Arrünn - Dreyma
Chronique CD album (45:42)
- Style
Folk Païenne - Label(s)
Auto-prod - Date de sortie
24 juillet 2024 - écouter via bandcamp
Au milieu d’un océan de copycats de Warduna qui tue la musique en série, quel bonheur de découvrir Arrünn.
Oui, merci au duo de nous faire oublier, entre autres, les abominables Eihwar.
En effet, l’hydre bicéphale racontée ici, est constituée de deux reconstituteurs vikings reconnus. Rurik et Mani font ainsi partie des bien nommés Managarm Vikingar, une asso basée dans la Var et baptisée en rapport aux rejetons du loup monstrueux Fenrir et de la géante Iarnvid. #mythologievikingskolbrodir !!!!!
Contrairement au duo toulousain évoqué plus haut, l’opportunisme n’est donc pas de mise alors que d’autres larrons viennent se greffer à l’œuvre, aux percus et à la tagelharpa.
Tout ici n’est qu’une histoire d’amitié et de passion, en définitive.
Si la volonté affichée est de se rapprocher d’une certaine forme de musique ethnique et historique, ce n’est pas, de prime abord, vers le Nord ancien que nous dirige Arrünn mais plutôt vers les steppes hongroises ou khazares. Vous n’avez jamais entendu causé de ces dernières ?
Normal, l’Empire khazar a disparu au Xe siècle.
Pourtant il a fait la pluie et le beau temps pendant 300 ans aux abords de la mer Caspienne entre l’ancienne Russie, les Byzantins et les Sassanides iraniens.
Et hop finito le point histo roulito.
Particulièrement ambiancée, la musique de Arrünn revêt plusieurs dimensions.
Une prédominance de sons évoquant le chamanisme tire, tout d’abord, ses marrons (sauvages) du feu de camp (nomade). On peut donc distinguer, notamment, un chant diphonique venu de Haute Asie et trouvable chez les Touvains ou les Mongols dans un morceau comme "Longship". La troisième plage évoque le véritable nom (en anglais) du bateau viking.
Une botte est donc bien dans le Nord. Et puis plage, bateau... c'est cohérent non ?
Alors apparaît le chant de Mani.
Cristallins et apaisants, les vocaux de la jeune husfreyja (daronne) apporte une douceur atténuant le deuxième aspect planant sur ce Dreyma.
En effet, si une certaine mélancolie est bien présente, on ne peut pas se départir aussi d’un sentiment d’inquiétude. La dimension lumineuse côtoie donc l'ombre comme si Sköll (répulsion) et Hati (haine), deux autres rejetons de Fenrir, poursuivaient la Lune et le Soleil en voulant les dévorer.
Les bruits d’armes qui s’entrechoquent et le galop d’une Chasse Sauvage viendront confirmer ce sentiment de menace sous-jacente sur un titre comme "Valkyrie".
Bien produite et immersive, Dreyma est une première sortie sincère dans un genre qui mérite encore d’être exploré.
Ouais y’a pas de HM-2 Boss dedans mais pour une fois, c’est bon quoi !
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