As Living Arrows - Hope and Ruin
Chronique CD album (41:15)

- Style
Post-hardcore / emo - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
27 septembre 2024 - écouter via bandcamp
Envy, Touché Amoré, Frail Body, State faults ont sorti un album en 2024, et pourtant, l'album screamo de l'année revient à As living arrow.
Ceci est une affirmation faite sans transpirer des genoux.
En 2022 déjà, le groupe anglais n'avait pas à rougir de son premier essai nommé In the absence of.
Mais, comme souvent pour les premières, on pouvait flairer le potentiel avec la sensation qu'un plafond de verre restait à briser.
Hope and ruin l'explose.
Émotion et commotion.
Le groupe secoue le coeur et la tête avec un ingrédient secret : l'authenticité. Derrière cette notion abstraite se cachent des qualités bien plus concrètes : une écriture dentelée et un son "entre tradition et modernité" à filer la gaule.
L'expression entre guillemets ci-dessus, piquée à un guide touristique peu inspiré sur le Japon, tend à souligner la propreté (voire pureté) et profondeur du son, mais aussi sa capacité à garder toute l'émotion et même valoriser quelques charmantes imperfections (frottement de cordes).
Il y a une atmosphère nostalgique qui flotte sur cet album pourtant parfaitement ancré dans son époque.
Inspiré entre autres par La Dispute avec ses petits arpèges à faire pleurer dans les chaumières ("Sun King") et spoken words, le groupe n'est pas une de ces tristes copies que nous faisons souvent le choix d'ignorer poliment sur ces pages.
As living arrows a une qualité d'écriture rare, qui dépasse largement celui d'un ersatz.
Les anglais ont la capacité à passer par plusieurs états au sein même d'un morceau, faire fondre un coeur puis l'endurcir en l'espace de quelques secondes : de quoi te coller le frisson avant de te réchauffer l'instant suivant pour la bagarre.
Si la prestation guitares/chant semble, de prime abord, toucher au sublime à elle seule, il ne faut pas tendre l'oreille longtemps pour se régaler de celle du bassiste et surtout du batteur dont la finesse touche au sublime (ouais ouais, j'en fais des caisses).
Le groupe s'amuse également à rompre et varier constamment les rythmes. Il apporte continuellement du relief à l'album qui en devient imprévisible avec ses touches post-hardcore 90's, post-rock et screamo classique.
Écrites en 10 jours durant une résidence avant d'être peaufinées au fil des concerts et répétitions, les compositions ont réussi à conserver ce caractère "urgent", touchant. L'album, qui aborde des questions très contemporaines, fera fondre les plus fragiles. Il donne l'impression de parler une langue que comprendront les moins anglophones.
Une universalité qui dépasse les arguments concrets mais qui rappelle tout ce que la musique est capable d'offrir.
2 COMMENTAIRES
pidji le 22/01/2025 à 10:58:19
Yes album très sympa que je n'ai surement pas assez écouté. Allez zou, j'y retourne !
Pingouins le 22/01/2025 à 21:26:27
Pareil, je l'ai écouté une paire de fois mais ait ensuite oublié son existence, nouvelle écoute aujourd'hui grâce à la chronique, et c'est vrai que c'est très chouette, même si au début j'avais du mal avec le chant.
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