Atameo - it sure is sad to hope for the best while expecting the worst

Atameo est un petit groupe Israélien dont la fureur emoviolente m’a laissé, un matin au réveil dans un état sincère de stupéfaction. Encore Zegema Beach Records qui comme à l’accoutumée surprend agréablement en proposant et dénichant des groupes Emo-punk sensibles et incendiaires. Mon petit bulbe s’est fait matinalement émoustillé comme il aime à l’être par moment donc ça méritait bien quelques mots sympas à l’endroit des Israéliens d’Atameo. Se faire décalquer la courge et cueillir violemment au réveil lorsqu’encore groggy par le sommeil… qu’elle joie ! ! De surcroit quand emoviolente… Niveau comparaison et référence on pourrait citer Senza, Crowning, Fake Off (pour la touche screamo) ou encore le dernier Yearning même si plus Oldie et univoque dans son approche du genre.

On démarre avec « It’s Not Real » et son intro samplée avec ses voix lointaines et inaudibles qui cultivent le mystère ambiant. S’ensuivent des accords mélodieux et mélancoliques tout ce qu’il y a de plus ordinaire dans la scène screamo et qui se feront sécher net par un larsen inaugurant le désordre à venir. L’utilisation des larsens par les membres d’Atameo est tout simplement magistrale mais on y reviendra. Un zbeul nerveux et chaotique, accentué par un déchainement de batterie, qui va lancer la galette dans son acception emoviolente, sur un titre qui donne clairement envie de poursuivre l’effort.

« Versmold » et son sample final est jubilatoire. Les injonctions autoritaires d’un homme en arme face au répondant juvénile d’une petite fille lui incombant de fermer sa gueule de rabat joie. Une opposition symbolique qui finira surement en affrontement violent. Un sample qui se conclut sur un « Stop Talking ! I Won’t Listen » !! et Bim ça redémarre en trombe sur « Marbles ». Très belle trouvaille ! Ca marche tellement bien.

« Hikkomori » est un titre énormissime et copieux du long de ses 8 minutes. Un gros morceau qui nous violente généreusement et met en branle une palanquée de nos émotions au travers d’ambiances à la fois Grind, Emoviolente, Screamo ou encore Noisecore. Un titre Punk-Hardcore d’envergure et de haute volée. Pour les plus impatient.es, il vous faudra juste passer l’intro funeste et mélancolique qui peut paraître un peu longuette. La suite se passe de commentaires, c’est du très bel ouvrage.

« Marbles » commence sur du lourd, un riff dissonant et volumineux avant d’enchainer sur des accords plus tranchants chers à l’emoviolence. Le morceau viendra mourir sur une succession d’accords retenus et tendus. Un niveau de tension et de nervosité que le combo maîtrise parfaitement sur cet album. Le final de « Bloom » en est un des nombreux exemples. « Why Did You Leave Me Behind ? Now It’s Gone Forever » est la complainte conclusive de l’album. Un riff final accablant et sublime renforcée par les magnifiques trémolos d’un guitariste au cœur de l’émotion.

Atameo trouve toujours le chemin des tourments autant dans la dissonance mélodique que dans son utilisation répétée de larsens provoquant aussi bien les ruptures rythmiques que mentales. La tension est permanente, l’édifice est fragile et prêt à céder à chaque insurrection emoviolente. Les effets de surprises sont légion, la dramaturgie musicale est omniprésente. Cet album est d’une finesse remarquable, ça zbeul avec conséquence et ça touche sincèrement quand les Emo-kids d’Atameo privilégient les moments plus enlevés.

On atteint sur It Sure Is Sad To Hope For The Best While Expecting The Worst un niveau émotionnel d’une intensité saisissante avec toujours cette impression d’être baladé, empoigné et violenté rythmiquement. Au niveau de l’esthétique générale du skeud on est sur de grosses bases mélancoliques avec des accents très souvent lugubres. L’ambiance est sombre et morose. L’horreur, la violence extrême et la beauté du propos se croisent constamment, toujours là pour illustrer l’im-monde et des états psychiques ambivalents et distordus.

Top 2022 en cours d’approvisionnement…

Freaks

le 18/02/2022