Blind Girls - The Weight of Everything

Chronique CD album (21:38)

chronique Blind Girls - The Weight of Everything

Blind Girls, c'est typiquement le groupe sur lequel je tombe par hasard, puis que je galère à retrouver, tout simplement parce que je n'y pense plus du fait de la trop grande quantité de musique disponible partout. J'avais pourtant vraiment aimé leur album Efflorescence back in 2014 (et ouais, je parle anglais, si c'est pas la classe) puis avait malheureusement oublié leur existence. Et là, d'un coup, je reconnais leur nom au détour d'internet en voyant qu'ils tournent avec Bloom, groupe de hxc mélodique qui est une sorte de péché mignon pour moi. Jusque là, c'est assez cohérent, les deux groupes étant Australiens.

 

J'ai donc poussé un peu jusqu'à aller voir si ils avaient de nouvelles choses à proposer depuis le temps. Et bien oui. Et pas qu'un peu. Et je me dis que j'ai quand même eu le nez creux, parce que leur nouvel opus The Weight of Everything vient à peine de sortir. On va donc en dire deux mots.

 

Sans surprise, c'est sur Zegema Beach Records, grand pourvoyeur de groupes screamo/hardcore et ce genre de friandises, que ce nouveau disque sort. Ce qui est en somme un bon point de base, qui compense peut-être la pochette un poil cheapos, mais qui a probablement un sens précis, que je ne saisis malheureusement pas.

 

Bref. Ici, on « commence dès le début », comme le dit le proverbe : c'est direct, pas le temps pour les fioritures, il y a trop de choses à faire sortir pour perdre du temps en intros. « Wish » met directement dans le bain de ce qui nous attend dans ce nouvel opus des Blind Girls : Sharni Brouwer maltraite son micro à n'en plus pouvoir, sa voix est hurlée et totalement arrachée, un peu perdue dans un mix écrasé et une batterie chaotique au milieu de guitares dissonantes. Ce qui est sûr, c'est qu'elle ne s'embarrasse pas à prendre le temps de faire des vocalises. Mais ce choix de mixage sera récurrent sur les autres pistes, alors vous voilà au courant.

 

Il n'y aura pas de voix claires sur cet album, même si « Wish » encore nous informe des quelques variations auxquelles on aura droit, sur une deuxième moitié du morceau plus tranquille, un poil plus chouinante et mélodique.

 

Ensuite, autour de cette base résolument emoviolente tirant sur le grind, Blind Girls élaborent et visitent d'autres contrées, toujours proches mais néanmoins variées : le second morceau « Dissociating While Drinving » s'oppose au premier, tout en boumpafpoutchak, à deux pas du fastcore/powerviolence, ce que l'on retrouvera sur « What happens in Your Sleep » voire « You will learn to feel again » avec ses accents grindisants.

Ailleurs, on restera plus proche du screamo/emoviolence (« Bright Sadness », où la mélodie se dégage un peu plus clairement sous les voix un peu plus scandées et où l'on perçoit une émotion plus triste qu'enragée pour une fois, ce qui correspond au titre du morceau ; « In Circles » ou « Memorial », dont les sonorités peuvent évoquer Heaven In Her Arms au début, Orchid sur la partie plus calme).

On aura aussi des pistes plutôt orientées hardcore sous différentes formes (« The Shape of Harm », « Robots Can't Tick Boxes »...), même si les morceaux ont généralement tendance à naviguer un peu entre ces différents caps.

 

Ce qui est assez intéressant, car les morceaux sont dans l'ensemble très courts (exceptés le dernier, bien que la dernière minute et demie soit un peu anecdotique, le ramenant finalement à hauteur des autres), mais présentent donc de nombreuses idées en peu de temps. C'est un exercice que l'on appréciera ou non, et peut-être un peu inégal sur l'ensemble de l'album, mais ça reste quand même plutôt bien foutu.

 

On regrettera peut-être le son très écrasé, notamment la voix complètement bouffée dans le mix. Mais c'est un côté très raw qui a aussi son charme, notamment dans ce style qui ne cherche pas forcément à être propre sur lui. Typiquement, je pense que j'adorerais en concert, justement pour ce côté raw, mais ça passe un poil moins bien à l'écoute posé sur son canapé. Yapluka aller en Australie, hein.

 

Bref. Si vous avez besoin d'un Svffer qui tirerait sur un côté un petit moins ultraviolent, mais qui remue quand même bien ce qu'il faut là où il faut, ce skeud peut vous plaire. Personnellement, j'aurai tendance à plutôt retourner vers Efflorescence, mais je sais que celui-ci tournera encore de temps en temps chez moi.

 

A écouter lorsque l'on a envie d'être une planète qui gravite autour de sphères emoviolence/powerviolence/raw screamo. Ah, et faites gaffe que l'écoute de The Weight of Everything ne provoque pas chez vous des conséquences telles qu'illustrées sur la pochette.

photo de Pingouins
le 03/05/2022

3 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/05/2022 à 12:20:42

L' "émo-truc", c'est pas rapport avec les paroles trop freudiennes névrotiques  ?
Donc, là ce serait de la powerviolence mais qui cause du chagrin suite à la perte de son chat et du fait de continuer à acheter des croquettes de façon compulsive ? (simple exemple).

Pingouins

Pingouins le 03/05/2022 à 17:01:45

Par exemple :)
Dans la musique, j'ai l'impression que le fastcore/powerviolence est le mix entre le hardcore et le grind, l'emoviolence entre le screamo/hardcore mélodique et le grind, au-delà des thématiques abordées dans les paroles. Mais bon c'est mon interprétation.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 03/05/2022 à 19:11:14

Perso le fastcore et la powerviolence ne joue pas dans la même catégorie. Le fastcore est plus fun et léger. La power, c'est du Grind sans Metal.

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