Brutal Truth - Evolution Through Revolution

Chronique CD album (41:26)

chronique Brutal Truth - Evolution Through Revolution

Ca fait déjà 19 ans que la vérité brutale s'escrime à faire entendre sa voix, 19 ans que ces vecteurs de bordel sonore assourdissant passent leurs nerfs avec leurs instruments en prêchant la "bonne" parole d'un monde déclinant. Après quelques années de break durant lesquelles chacun a vaqué à ses autres projets, ils sont de retour. Et quel retour. J'avoue ne m'être guère penché sur ce groupe auparavant, mises à part quelques écoutes sporadiques et leur show à l'édition 2007 du hellfest, me contentant de prendre pour acquis son statut de formation culte. Ce Evolution Through Revolution était donc l'occasion de se pencher plus précisément sur la forme que revêt cette vérité brutale qui nous parle de révolution. Et effectivement ça s'annonce brutal, très brutal. On aurait pu penser qu'après presque 2 décennies de déchaînement les gars seraient plus prompts à s'éloigner gentillement du côté obscur de la force... Pas le genre de la maison visiblement. Préparez-vous à avoir mal. Pour ceux qui s'attendraient à un disque de pur 100% grind avec du blast à tout va je dirais "allez voir ailleurs". Car après en avoir discuté avec des gens qui écoutaient BRUTAL TRUTH depuis un moment (je n'aurais pas la prétention de m'accaparer ces propos) il semblerait que cet album joue un peu plus la variation. Et, il est vrai que, mis de côté la côté un peu crado du son et le chant, qui sont là typiquement grindeux, le reste prend des formes assez différentes (même si le début de l'album avec 'SugarDaddy' est là pour me démentir). Rich Hoake ne blaste pas sans arrêt à 200 à l'heure (bon ok, il joue toujours à 200 à l'heure par contre, suffit d'écouter l'espèce de solo de 'semi-automatic carnation') mais nous gratifie de breaks très chargés et nerveux, même les D-beats sont utlilisés avec parcimonie, il n'en reste pas moins que le gaillard ne se repose jamais et reste une des marques de fabrique indéniable de BRUTAL TRUTH. En revanche, le son de basse assez rond, allié à un jeu de double épileptique et qui n'en finit jamais posent une sorte de chape à vous dresser les cheveux sur la tête, et ce pour asseoir des riffs agressifs. Reste que ce qui m'a le plus surpris ce sont les passages plus lourds qui sont de véritables bijoux comme 'Detached' d'un glauque absolu ou encore le coreux 'Grind Fidelity' ou encore 'Get a Therapist' et son riff cradingue. Le petit aspect death comme peut le faire ressortir MISERY INDEX par exemple, fait bien plaisir aussi comme dans 'Lifer'. Mais, je vous rassure, BRUTAL TRUTH reste un putain de groupe de grind dans l'esprit et sait prècher le bordel comme jamais, suffit de se coller à l'écoute de titres apocalytiques comme 'Turmoil' ou 'On the Hunt' ou encore les fous furieux 'War is Good' et 'Evolution Through Revolution' pour comprendre que les ancêtres de la violence sonore ont encore beaucoup de fiel à déverser et ils en avaient garder sous la godasse comme dirait thierry Rolland (un peu de culture ça ne fait pas de mal). Et pour bien prendre la mesure de la rage et de l'exaspération de BRUTAL TRUTH, il faut également se pencher sur les paroles de ce Evolution Through Revolution qui porte la révolte civique au rang de dogme, et dans la pochette du quel on peut lire comme un cynique leitmotiv "Be a Good Citizen: don't Think". Les paroles étant globalement du même accabit, comme un ras-le-bol général de tout ce qui constitue les fondements de la société américaine: de la religion de la guerre à l'économie en passant par le "panurgisme" ambiant etc...Bref, ils sont remontés, ils nous le font bien savoir, et nous on ne peut qu'aimer. They're back baby, hide out!

photo de Mat(taw)
le 07/05/2009

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