Srd - Ognja prerok

Chronique CD album (01:00:12)

chronique Srd - Ognja prerok

Le Suédois Niklas "Kvarforth" Olsson, fondateur et frontman de Shining, est une des personnalités les plus sulfureuses de la scène Metal contemporaine. Adulateur du suicide et l’autodestruction, il n’aura de cesse de provoquer, d’agacer, de cliver. Ce type (vu au Motoc’ notamment) m'indiffère, et ce en dépit de la fureur qu’il peut donner à ses prestations en studio, comme sur scène. Mais je dois bien admettre qu’il a pris tout récemment du crédit (léger le crédit) lorsque j’ai appris le soutien important – peut-être décisif on verra ce que l’avenir nous dira … – qu’il a porté au projet solo de Goran Slekovec : Srd (« rage » en français).

 

Après avoir créé ce projet en 2016, ce Slovène sort son premier album Smrti Sel en 2017, avant de monter un line-up pour le live et partir en tournée avec Shining en mai-juin 2019. Cela a dû bien matcher entre Niklas et Goran, puisqu’un split est né la même année. Un split, là maintenant, pour Shining ? Quel intérêt, si ce n’est faire la courte‘ à Srd !? Peu importe. La suite s’enchaine avec une fluidité remarquable puisqu‘un second méfait Ognja Prerok est déjà disponible depuis la fin 2020 grâce au label slovène On Parole Productions.

 

Le split avec Shining en 2019

 

On ne peut dire le contraire : ces Slovènes déploient un matériel sonore typique du Black Metal de l’Europe centrale et orientale. Cela commence dès "Sonce", intro déjà accaparante : on se croirait assis autour d’un feu dans un camp gipsy. Mais le covert art de Kristina Pavleska (Mors Ultima Ratio Art) me détourne de cette première impression : il s’agirait davantage d’un acte cérémonial et symbolique plus funeste, qui fait écho lui-même au titre de ce second album Ognja prerok (littéralement « prophète du feu »). La mélodie liminaire est ensuite capturée, puis emportée dans une rythmique tempétueuse qui ne perd pas son souffle, ni sa force lorsque vient au bout de seulement 2mn30 le second morceau éponyme. Bien au contraire : on est comme aspiré dans un vortex Black’n’Roll catchy et punchy, nourri par une batterie fiévreuse et déterminée à nous ensevelir. Vous ne tarderez pas en outre à trouver des traits d’unions entre les saillies verbales de Goran Slekovec (dans sa langue maternelle, vous l’aurez compris) et celles de Niklas Kvarforth : elles n’accroissent là que la force de pénétration de ce Black rageur, de ce Black majeur. La suite, avec "Nod", nous laisse sans espoir de revenir à la surface pour reprendre un bol d’air ; nous sommes cette fois-ci happés par une cascade de riffs méphistophéliques (qu’on retrouve tout aussi menaçants dans la pièce suivante), portés par les fredonnements des dernières minutes et plus encore dopés par des lignes de basse très mises en avant dans le mix final. La killer bass prend le pouvoir lors des premières secondes de "Zev sna" et ne le lâche plus jusqu’au bout ; on se délecte même de l’insertion fort opportune d’un solo très Heavy Metal à la fin.

 

4 titres, 27 minutes … et me voilà déjà repu ! Or, je ne suis même pas à la moitié de cet album mémorable – en tout cas que je ne suis pas près d’oublier – qui parvient encore à me surprendre par l’influence ethnique/folk permise par l’introduction de l’accordéon sur "Zlohotne zvezde pleme". Superbe instrument. Les deux derniers titres entretiennent les flammes de ce Ognja prerok ; "Sreča na vrvici" parvient même à les attiser davantage par des passages tonitruants (dès la fin de la première minute) qui assoient définitivement la qualité de la production. Et je me répète : la basse bute, la basse bute, la basse bute, la basse bute, la basse b… !!! Les dix dernières minutes offertes par "Onkraj" confirment la nette influence de la musique torturée de Shining, tout en rappelant les compos mélancoliques de Psychonaut 4, ainsi que la rythmique féroce et l’énergie effrénée que peuvent porter certaines formations de la scène extrême finlandaise (Haapoja).

 

À l’issue de cette heure d’écoute, je regrette donc amèrement de n’avoir pu écouter à temps cette grosse buche slovène qui aurait intégré easy mon TOP5 de l’année 2020, sans doute même mieux.

 

photo de Seisachtheion
le 12/03/2021

2 COMMENTAIRES

Xuaterc

Xuaterc le 12/03/2021 à 14:29:26

Moi non plus je ne suis pas très fan de Kvarforth. Il n'y a guère que III: Angst que j'apprécie.
Par contre très chouette nom de label pour ces Slovènes

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 12/03/2021 à 17:39:45

Merde, ça partait bien ta chro et puis j'ai lu Niklas "Kvarforth" Olsson et j'ai arrêté direct de la lire... Je plaisante, j'ai lu la suite et écouté et le groupe beute vi !

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