Cripper - Hyëna

Chronique CD album (51:08)

chronique Cripper - Hyëna

Pour une fois, je me mets une minute à la place des musiciens que nous encensons ou vilipendons à longueur de chroniques, nous, petits boutonneux pré-pubères planqués derrière nos claviers tel des foies jaunes de base. Enfin là, je ne parle pas de moi, mais du reste de la team évidemment. Chut, cela reste entre nous.

Quand vous vous réclamez d'un genre particulier, l'auditeur et le critique musicale (terme imbécile) s'attendent à un certain nombres de codes leur permettant de vous rendre identifiables rapidement. Je sais que certains pulvérisent les codes, se jouent d'eux pour mieux se les approprier, s'en moquer ou les faire évoluer. Mais de ceux-là, il n'est aucunement question ici.

 

Je parle plutôt des petits artisans appliqués, modestes et besogneux. A ceux là, on reproche souvent leur manque de prise de risque et parfois même, le pire je pense, pour un zicos, d’identité sous prétexte que leur cinq albums sorties par le passé, avec galère et sueur, ne révolutionnent en rien le genre qu'ils pratiquent. Ses groupes rejoignent alors la seconde catégorie, celle de laquelle on n'attend pas grand chose, en général, et dont on aime se moquer sur les forums. Et bien moi, j'aime bien la seconde catégorie, les outsiders, « les » qui ne se la pètent pas et n'ont pas la couverture médiatique des grosses baudruches.

Et il en va dans le Thrash comme dans n'importe quel autre style. A ma gauche voici donc ceux qui mouillent le maillot, sans avoir un roadie spécialement délégué à la pause coco, les Allemands de Cripper. Adeptes forcenés d'un petit label depuis leur formation en 2005, ces originaires d'Hannovre passent maintenant au niveau supérieur après avoir signé un deal avec Metal Blade, grand bien leur fasse.

Je ne pense pas que la chose révolutionnera leur musique, bien que je découvre le combo avec Hyëna. En effet, l'album bien que possédant une prod égale aux baudruches syndicales, n'a pas plus d'ambition que celle d'enfiler les kilomètres pour être jouer sur les planches du monde entier.

Je ne vais pas vous faire un cours magistrale sur le Thrash metal mais la vitesse des compos me semblent un impondérable. De ce côté, les guitares possèdent la vélocité nécessaire et la sécheresse d'à propos. Ça cavale, ça cravache sans discontinuer avec un batteur, sans génie, mais faisant le job. Les solis inspirés, mais courts, sont sans volonté de démonstration aucune, également. Cette absence de fioriture se retrouve également dans les vocaux de Britta qui pourrait être prise pour une clone de la Gossow, mais qui se la joue bien moins. Proposant un chant agressif, précis et âpre, l'Allemande tape donc dans un style frisant le Death. Et comme souvent dans le Thrash, le parent pauvre de l'équation reste la basse...

 

Défenseur d'un thrash moderne aux relents oldschool que ne renieraient pas les vétérans d'Holy Moses, Cripper ne sonne donc absolument pas poussiéreux. La faute peut-être à une passion chevillée aux corps et un esprit intègre, au service du Metôôôôl.

photo de Crom-Cruach
le 21/01/2015

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