Panopticon - The Rime Of Memory
Chronique CD album (01:15:27)

- Style
Atmoblack / Folk Metal - Label(s)
Bindrune Records - Date de sortie
29 novembre 2023 - écouter via bandcamp
Panopticon ? C’est Austin Lunn.
Les chants, le clair, le scream, les chœurs (pour partie) ? C’est Lunn.
Les guitares, l’acoustique et l’électrique, la basse, le Square neck Resonator, le Lap Steel et le Pedal Steel ? Encore lui !
La batterie, les percu’, le clavier ? Toujours le même...
L’accordéon, la flûte, le singing bowl tibétain ? Encore et toujours A. Lunn.
L’écriture, l’enregistrement, les samples, les arrangements ? … Devinez ?!?
Les illustrations qui ornent la pochette et le livret du CD ? Euh…
… Avec Panopticon, et c’est loin d’être une remarque galvaudée, c’est écouter l’un des projets solos les plus anciens et les plus aboutis du Black Metal (atmosphérique) actuel. Avec, à la clef, une maitrise complète de tout le processus, de A à Z. Quasiment de A à Z. Gravite autour de lui un cercle assez resserré de personnes au premier rang desquelles se placent son épouse Bekah Lunn à la direction artistique et Spenser Morris au mixage et au mastering, une pointure dans le milieu de l’Atmoblack (Saor, Ethereal Shroud, Waldgeflüster, Dismalimerence, …). Sans oublier quelques musiciens et groupes importants : des membres de Falls of Rauros et de Dämmerfarben (le violoncelliste Patrick "Nostarion" Urban), qui permettent à Panopticon d’être aussi une réalité scénique, à la chanteuse Andrea Morgan (Exulansis), en passant par le Danois Afsky et le Suédois Grift, deux projets soli…
Ce dernier, en la personne d’Erik Gärdefors (que j’ai eu la chance de voir à Reykjavik lors du dernier Ascension Festival) a aujourd’hui renoncé à son Black Metal (très) atmosphérique et folklorique, et ce en faveur d’un (post-)rock toujours folklorique, mais très épuré, même complétement dépouillé ! Or, je craignais, pour ce 10ème long-format intitulé The Rime Of Memory, qu’Austin Lunn mette son Panopticon sur la même trajectoire ! Des signes étaient perceptibles dès le précédent album...And Again Into The Light, sorti en 2021, mais ce n’est pas le cas … heureusement !
Pendant 6 titres et durant 75 minutes au total, A. Lunn nous distille une fort belle combinaison, ardue à catégoriser, entre Black Metal, Folk et Post-Rock/Metal, sans oublier une lichette de Doom. Les premiers instants de la courte intro "I Erindringens Høstlige Dysterhet" sont calmes, envoûtants, presque rituéliques et trouvent leur prolongement dans le morceau suivant ("Winter's Ghost"), somme musicale de 20 minutes qui s’emballe (enfin) au bout de 8 minutes. S’enchainant sur un "Cedar Skeletons" tout aussi charpenté (16 mn !), ce chapelet instrumental et cette marqueterie musicale impressionnent, d’autant qu’ils sont portés par une production sous-mixant volontairement les chants (y compris les chœurs) et la base rythmique pour mieux les mettre en exergue. Les nombreuses pauses offertes (comme de la 9e à la 12e minutes de ce même titre ou à la toute fin de "An Autumn Storm") sont autant de fenêtres d’expression, des opportunités pour prendre en pleine face la qualité d’exécution de cet artiste poly-talentueux. Ce "An Autumn Storm" et "Enduring The Snow Drought", la meilleure proposition à mes yeux, ont le mérite de me rassurer, car il administre la preuve qu’A. Lunn tient toujours à son Black atmo, y compris dans sa facette la plus agressive, y compris dans son riffing le plus puissant et le plus évocateur. Tandis que ce 10e album de Panopticon s’achève par "The Blue Against The White", marqué par des premières minutes d’une pureté cristalline, presque immaculée, A. Lunn nous embarque une nouvelle fois dans un voyage clair/obscure, intense et plein d’émotions.
Décidément, il est fort ce type…
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 22/12/2023 à 17:57:12
Ah bah rapport à Gravesend en face dans un genre connexe, on sait qui est la victime violée en tournante avec du gravier et des clous rouillés dans New York Unité Spéciale et qui sont les coupables.
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