Deviated Instinct - Liberty Crawls to the Sanctuary of Slaves

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chronique Deviated Instinct - Liberty Crawls to the Sanctuary of Slaves

Si Amebix demeure un groupe surestimé mais néanmoins primordial de par sa nature fondatrice, Deviated Instinct inventa réellement ce que sera bientôt le Crust.

 La question se pause toujours de savoir si ce sont les Anglais ou bien les tacherons mégalos de Hellbastard qui ont inventé le terme. Deviated Instinct prétend qu'ils en sont les créateurs alors que le mot apparaît sur la démo des seconds, Ripper Crust, en 86.

 

Quoiqu'il en soit, les membres de Deviated Instinct restent les pères du Stenchcore (hardcore fétide, sur la démo Terminal Filth Stenchcore en 1987), une appelation définissant actuellement la première vague crust.

Si Amebix a fait évolué sa musique pour le meilleur et surtout pour le pire (leur catastrophique album Sonic Mass sorti en 2011), la horde de Leggo, chanteur emblématique de la scène Crust de par son ancien look et sa voix, n'a jamais changé son fusil d'épaule même après un silence musical de près de vingt ans.

 

Désormais tombé dans le giron activiste du label américain Profane Existence (producteur des mythiques Nausea), Deviated Instinct sort en 2012 la présente galette emballée dans un bel artwork, ne respectant pas les canons noir et blanc du genre.

Émoustillé par la prestation furieuse du combo enregistrée lors d'un obscur festosh londonnien auquel participaient Agnosy et les orcs de Guided Cradle, je posais mes oreilles sur ce Liberty Crawls to the Sanctuary of Slaves, avec tout de même un peu d'apréhension.

Après une intro pesante, bien metal (Deviated Instinct a toujours été à la limite du Thrash), la voix d'ogre de Leggo raisonne alors, annonçant l'holocauste musicale attendu. Bien sûr le monsieur est bien moins  outrancier qu'hier mais possède encore un organe méchamment velu.

 

Ici le D-Beat n'est pas de mise. C'est la lourdeur proverbiale d'un Celtic Frost qui vous broie inexorablement les noix et vous concasse la tête. Pourtant le deuxième morceau me fait déjà mentir, précipitant la cadence, réjouissant le quidam avec ses riffs gras. La suite entonne des hymnes sinistres et sales, poisseux d'une haine viscéral.

La production est juste impeccable et tranche évidemment avec l'historique son pourri du groupe.

Pour la petite histoire, le morceau "Judas Cancer" provient à l'origine de la même session d'enregistrement que l'antique démo nommée un peu plus haut. Le titre est la preuve que la musique plombée de la horde n'a pas pris une ride même si elle a perdu un peu de sa folie.

 

Ce six titres prouvent ainsi d'une façon écrasante que Deviated Instinct n'a pas volé son statut de groupe culte et peut encore tatanner la bouche des cabots pelés s'inspirant de leur musiques depuis plus d'une génération.

 

photo de Crom-Cruach
le 30/01/2014

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