Drunken Forest - Drunken Forest

Chronique Maxi-cd / EP (11:17)

chronique Drunken Forest - Drunken Forest

On peut tout à fait apprécier les formations avant-gardistes, le nawak metal zébulonesque ou tout autre forme d’incongruité musicale, sans pour autant être attiré par les « freaks ». Parce que jouer de la batterie déguisé en pot de yaourt ou porter un string "Jacky" en guise de couvre-chef n’apporte pas forcément un plus. Mais pour ceux qui, en plus des épices sonores, aiment agrémenter leur metal d’un peu de piment visuel, je conseille vivement le site http://weirdestbandintheworld.com. Certes, cette communauté de bizardophiles ne s’intéresse pas qu’aux décibels poilus – elle vous vantera également les mérites du « Courgette hiphop » ou des « Venusian Salsa-narchists » si elle a ça en stock, faites-moi confiance. Mais en général, quand elle nous sort du chapeau un groupe de chevelus à grosses guitares, ça dépote!

 

Non, le paragraphe ci-dessus n’est pas un encart publicitaire gratuit pour un webzine partenaire. Il se trouve juste que c’est en serial-cliquant de-ci de-là de par les colonnes du site susmentionné que je suis tombé par hasard sur Drunken Forest. Et bon, vous n’allez pas vous plaindre non plus: pour le même prix on vous fait découvrir un EP chouettos et un cyber-repère de joyeux web-mabouls. Que demande le peuple, hein, franchement?

 

Drunken Forest donc. Contrairement à beaucoup de ses compatriotes qui pratiquent le metal trve avec du poil aux pattes – dans ses variantes « vénère streetcore » ou « mephisto death bucheron » –, ce quasi one man band brésilien fait dans l’élucubration guitaristique pure, les pieds dans l’eau, le cœur au soleil et la tête dans les nuages. On pourrait qualifier ça de Schweppes metal/rock tant ça pétille doucement mais agréablement, tant c’est frais, tonique, vif et cool à la fois, tant c’est le cocktail idéal à déguster en terrasse, lors d’une fin d’après-midi face à la mer.

 

« Alright, let's get straight to the biscuits! »

 

Le mode d’expression choisi par Biaggio Vessio – l’homme-orchestre aux doigts agiles – sur ces 4 titres emprunte ses structures non linéaires au math rock, son pas de velours au jazz, ses accès metal tranchants à la (très) grande banlieue du djent, et sa nonchalance festive à ses origines sud-américaines. Uniquement instrumentaux (bien que parsemés de quelques samples croustillants extraits d'une parodie des GI Joe ou encore de la série parodique Danger 5), les 4 morceaux de cet EP mettent principalement en avant une guitare mutine, mais ménagent quand même un peu de place au saxophone de Thiago Miotto de temps à autre, histoire de bien nous mettre les points sur le J de « Jazzy ». Tout cela pourrait tout à fait  sur le papier du moins  être pédant, soporifique ou inodore, sauf que pas du tout: c’est inventif, malicieux et habité d’une espièglerie légèrement toonesque et surtout 100% nawak. Pour vous le dire en d’autres termes et faire un peu de name-dropping, on dira que Drunken Forest fait preuve de la sobriété expérimentale de Fool Gator et Anthurus d’Archer, de la classe modeste et de la maîtrise enjouée de Bangladeafy et Emiliano Sicilia, ainsi que de la badaboum attitude d’Ultra Zook. Et si vous ne connaissez aucun de ces artistes, eh bien il est temps d’utiliser ces foutus liens pour aller découvrir de quoi-qu’il-cause-le-monsieur-de-CoreAndCo.

 

Si un peu de fraîcheur brésilienne, de guitare experte mais pas prise-de-tête et d’ivresse nawak carburant au Caïpirinha vous tentent, vous savez ce qu’il vous reste à faire: l’EP de Drunken Forest est dispo au bout du click, juste .

 

PS: écoutez « Knocking Down a Scarecrow Made to Measure » en priorité, c'est une petite merveille!

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Drunken Forest propose un math-metal/rock décontracté, expérimental et instrumental empreint des couleurs locales de son Brésil natal et d’une touche nawak légère mais vitale (*** Tu le crois toutes ces rimes en "-al" et pas un seul "anal"! Phénoménal! ***).

photo de Cglaume
le 23/04/2014

5 COMMENTAIRES

Vinchesnut

Vinchesnut le 01/05/2015 à 13:30:37

Ils étaient sur bandcamp mais tout leurs liens semblent morts, leur site, leur Facebook, Youtube, il n'y a que sur last.fm qu'on peut les écouter... dommage :-(

cglaume

cglaume le 01/05/2015 à 17:30:45

J'ai vu ça en effet. 'sais pas pourquoi. C'est bien dommage tiens...

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/05/2015 à 23:08:33

"Forêt bourrée" et le nom de "mes" groupes sont sujets à la moquerie...

Vinchesnut

Vinchesnut le 01/10/2016 à 12:55:15

j'ai trouvé un petit lien, Mp3 et Wav : http://sonoraaurora.blogspot.fr/2013/10/drunken-forest-ep-biaggio-vessio.html

cglaume

cglaume le 02/10/2016 à 01:13:39

Très bien ce lien ;)

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