Dylath-Leen - Cabale

Bien inspirés les Dylath-Leen sur ce coup-là !

Les acheteurs de "Semeion" avaient plus les yeux rivés sur le livret et les photos de la chanteuse que les oreilles jetées sur le cd. Ceux de "Cabale" n'auront pas le temps de baver sur le livret.

C'est même plutôt dommage : la pochette est superbe jusque dans la finition des détails, un travail qui nous semble familier mais que l'on examine de fond en comble. Un travail peaufiné qui annonce de bien belles choses sur la galette. Après l'emerveillement vient la lecture des crédits du cd : l'auteur de la pochette est Seth de SepticFlesh. Rien que ça.

L'album sort encore chez Great Dane Records. Ok. Autre preuve de qualité.

Les nordistes semblent avoir retenus les leçons de leurs erreurs passées. 

Le groupe a toujours eu une forte personnalité...pas toujours bien exploitée. Cette fois il devient difficile de pointer les erreurs, les fautes de goût. Regretter un léger manque de puissance dans le chant, l'impression que les guitares manquent de patate. Peut-être, mais cela reviendrait à brutaliser un groupe qui travaille aussi ses ambiances.

Sur cet équilibre complexe à trouver, on retrouve tout de même de quoi contenter les amoureux d'un death-métal lourd et agressif.

Un chanteur caverneux, classique mais au growl efficace, une chanteuse hurlante aux pointes stridentes nerveuses se partageaient souvent une même compo. Sur "Cabale" la complémentarité se fait plus facilement d'une piste à l'autre, et même si les duos ne sont pas rares ("End of time") ils ne sont pas automatiques et donnent beaucoup plus de variété.

Le tempo a également beaucoup évolué, et si la technique était déjà irréprochable, elle est ici plutôt remarquable. Ca tape fort, ça joue vite, c'est intéressant, on se prend aux riffs, on ne s'ennuie pas et c'est carré. Que demander de plus ?

Décidemment, tout est une affaire d'équilibre : quand le groupe a peur d'être parti trop fort, il ralentit un peu mais s'attache à l'ambiance ("I dreamt" ou "Forever..." qui annonce "Still" ). Lorsque Kathy prend trop le chant a son compte Igor prend la relève pour des titres autrement violents ("The elder sign"). Il faut attendre la 9e piste pour que le chant mélodique soit prépondérant, Dylath-Leen évitant ainsi le piège de le sortir à toutes les sauces.

La touche atmosphérique assombrit une ambiance déjà noire et lourde pour un groupe qui s'adonne avant tout à une musique brutale ("Silent Land", "The elder sign") mais dosée.

Le genre d'album qu'on qualifie facilement "d'oeuvre". Terme que l'on hésite même à précéder du mot "chef-".

Tookie

le 26/04/2012