Dysteria - Fuck The Future

Chronique mp3 (23:37)

chronique Dysteria - Fuck The Future

Certains groupes transpirent la haine suintante et malsaine jusque dans leur blase.

 

Prenez Dysteria par exemple. On pense immanquablement à une maladie dégoulinante de pus ou au nom d'une bactérie pas jolie jolie qui, plutôt que de vous aider à digérer votre kebab, vous liquéfie l'estomac aussi sûrement qu’un sorbet chocolat en plein Sahara.

 

Dysteria provient de Londres, pas de la City, plutôt d'un quartier nord crasseux et remplis de laissés pour compte. Dysteria parait animé d'une telle aversion envers notre espèce, soi disant dominante, que leur dystopie écrase sans mal votre utopie avec un « je vous l'avait bien dit » de George Orwell ou de Ray Bradbury résonnant en fond sonore.

Fuck The Future nous fait donc rentrer dans la vision cauchemardesque et sarcastique du monde moderne : la blague démocratique, la blague écologique, la blague des Droits de l'homme, …

 

Mais en guise d'humour, Dysteria possède le chant de sa frontwoman. Une carte de visite impressionnante de méchanceté, postillonant son ressenti, dégueulant son mal être. Je n'ose même pas imaginer la demoiselle quand elle a ses menstrues... vous avez plutôt intérêt à faire la vaisselle à sa place, j'imagine, et lui mitonner de bons petits plats avec bouquet de fleurs à la clef.

 

Cette gorgone, quasi mythologique, est soutenue par une base rythmique grésillante et passant quelquefois du 45 tours au 78 tours pour des breaks emballant, lors de quelques secondes cathartiques, la machine à broyer que constitue Fuck The Future. Ces accélérations bluffantes et semblant exemptes de guitares ne dédaignent pas non plus de loucher, souvent, vers un doom collant comme les liquettes de Jean Valjean, de retour du bagne. Cosette, elle, tapine, sur le trottoir d'en face, en attendant.

 

Le fond de l'air est poisseux et le fond de de l'eau est boueux alors que l'on s'y enfonce. Le pendu, accroché au gibet de la civilisation humaine, a ensemencé la terre à ses pieds. Pour les Anglais, il n'y poussera que chienlit et pourriture.

Dysteria patauge allègrement, ainsi, dans notre vingt-et-unième siècle, le rictus au lèvres et le canon sur la tempe.

En attendant d'appuyer sur la gâchette, Fuck The Future pointe vers nous un majeur prophétique afin de nous le mettre bien profond.

photo de Crom-Cruach
le 06/05/2014

3 COMMENTAIRES

SNAKE

SNAKE le 06/05/2014 à 15:50:06

Un peu sexiste ta chronique. Dommage.

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 06/05/2014 à 15:55:26

Pas sexiste, de mauvais goût comme l'album.

daminoux

daminoux le 12/05/2014 à 08:55:31

vraiment pas mal

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