Femacoffin - Demo 2013

Chronique mp3 (15:40)

chronique Femacoffin - Demo 2013

Originaire d'Oakland, Femacoffin est un jeune combo composé de vieux briscards du Crust américain. Avec deux anciens Stormcrow (Tony et Brian), et un membre de Sanctum, Femacoffin ne fait pas dans la porcelaine de Limoges.

Warcrust. En voilà une dénomination bien ridicule; inventée par je ne sais quelle tarte aux myrtilles, pour désigner le genre pratiqué par ces groupes. A ce rythme, l’appellation Koalacrust désignera bientôt un mouvement dissident défenseur de l'eucalyptus, Mickeycrust, une minorité libertaire D -Beat à grandes oreilles et Popcrust, du Crust romantique pour brancher les filles bio et pas très propres, l'été, au coin du feu...

 

Au secours.

 

Pour ma part, je choisirais le terme de Stenchcore pour parler de Femacoffin, une expression reconnue, estampillée de noir, avec peu de variables, désignant actuellement le Crust des origines, un Crust pesant et Metal à la Deviated Instinct.

 

La lourdeur de Femacoffin s'exprime dès les premières notes de "Stockpile Of Fear". Un bourbier marécageux qui nous colle les cages à miel. Bien vite, le tempo s'emballe adoptant une rythmique digne d'un Bolt Thrower en pleine chasse aux hippies. Le chant fait un peu penser au feulement d'un matou s'étant coincé la queue dans une porte mais un putain de matou de trois cent kilos avec des dents comme des sabres.

Les guitares ont également un son très opaque foncièrement metal dans leurs breaks sinistres. Car le maître mot de Femacoffin pourrait être MENACE. Une promesse cafardeuse de tourments indicibles et de déchéance, qui ne font pas bien rigoler donc.

La batterie remplit son office, sa mission lugubre de broyage de victimes innocentes. Répétitives certes, peu variée dans sa barbarie trapue mais redoutable.

L'ensemble forme une musique assez inconfortable pour tout dire.

 

En effet, rien n'est fait ici pour flatter l’oreille et se la jouer catchy. L'intro d'"Embittered" est ainsi quasi sludge-doomesque et ce n'est pas quand le bassiste prend le micro que l'on peut sortir la tête du charnier. L'instrumentale "Polaris" ne sert encore qu'à renforcer la sensation de malaise dispensée par les Américains. "Into Oblivion" conclue cette Demo en écrasant sous sa semelle de cuir cloutée les trônes de la Terre et les chevelus nordiques voulant se la faire oldschool dans une overdose de revival glaireux. L'enchainement avec "Into oblivion" est d'ailleurs, au passage, juste parfait. Amebix reste dans ce groupe.

 

Femacoffin, pour sa première sortie, impose son Death de punks pouilleux gavés de substances illicites.

Ou vice versa, en fonction de la chapelle maladive que vous vous plaisez à repeindre.

Un conseil pour l'enduit, le noir, ça efface toutes les traces.

 

photo de Crom-Cruach
le 11/04/2014

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