Forlesen - Black Terrain

Chronique CD album (19:10)

chronique Forlesen - Black Terrain

Même si, depuis l’annonce de sa sortie et de la composition de son line-up par son label cet été, j’avais guetté avec impatience la publication de Black Terrain, ce dernier constitue cependant une des très bonnes surprises de 2022. De quoi faire copieusement frétiller tout amateur de musiques expérimentales et avant-gardiste. Matez pour voir: on y retrouve des membres de Kayo Dot, Botanist ou Lotus Thief. On sait tout de suite que Black Terrain ne sera pas une copie de Panzer Division… Et en effet, ce deuxième album, avec ses quatre pistes, entre dix et dix-neuf minutes, prend son temps.

 

Quatre morceaux qu'il semble falloir aborder et écouter comme un tout, un ensemble monolithique qui se subdiviserait en quatre mouvements. Ceux qui ont découvert le groupe de Portland avec Hierophant Violent, son premier opus, ne seront pas surpris par cette orientation entre Doom épique, Black Metal et Dark Ambiant rituel, le tout saupoudré de psychédélisme. Le résultat final est difficile à classer (je dois avouer que ce ne fut pas non plus la chronique la plus facile à écrire) et à démêler, mais cela ne fait que le rendre plus que délectable. Les musiciens semblent prendre plaisir à faire voyager au gré de ses envies un auditeur qui n'a comme alternative que de lâcher prise et se laisser porter par cette musique très influencée par les années 1970, même si il serait malhonnête de la taxer de rétrograde.

 

« Strega » qui ouvre l'album fait la part belle à un Folk teinté d'Americana avant de se muer en une bête doomesque, épique, lente, rappelant la mélancolie de Katatonia. Suit « Black Terrain », une longue plage Drone, soutenue par de légères percussions liturgiques. « Harrowed Earth » qui explose ensuite est une déflagration de pur Black Metal, école américaine, tous riffs en trémolo et blast beats dehors, véritable brûlot dont l'efficacité est renforcée par la pesanteur du propos jusqu'à présent, avant de se muer aux deux tiers environ en Funeral Doom terrifiant. « Saturnine », dernier titre, revient, dans le fond et la forme, à des considérations Drone / Doom, plus légères, dévoilant un visage plus lumineux du groupe.

 

Forlesen nous propose ici un deuxième album varié et riche en ambiances, à la hauteur de la qualité des musiciens impliqués dans ce projet, dont la qualité va au-delà des différents éléments qui le constituent. L'auditeur est en présence d'une œuvre immersive, grâce notamment à une production implacable, d'un album qui gagne à être écouté d'une traite.

photo de Xuaterc
le 01/11/2022

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