Gribberiket - Dråpen

Chronique Vinyle 12" (48:45)

chronique Gribberiket - Dråpen

Norway's finest: the miserables part II

 

Parfois, je me demande comment un pays aussi riche financièrement que la Norvège (qui, rappelons-le, est assis sur une montagne de pognon), réputé pour sa douceur de vivre, malgré l’absence régulière de soleil, a pu engendrer une musique aussi radicale que la seconde vague de Black Metal. La situation du royaume dans les années 1970 – 80, justement avant qu'il ne mette la main sur la manne pétrolière et gazière, quand les musiciens précurseurs vivaient leurs premières années, peut expliquer l'état d'esprit qui a permis d'enfanter ce sombre rejeton de Satan. Lisez ou relisez Le Roman De Bergen ou les enquêtes de Varg Veum (tout de Gunnar Staalesen) pour en avoir une petite idée. C'est un peu l'arbre qui cache la forêt, la stavekirke qui masque le cimetière, ces musiciens, s'ils restent radicaux dans leur propos musical, ne donnent pas toujours dans le BM pur cendres. Revoici donc les joyeux drilles tout droits sortis des caves mal éclairées d'Oslo Gribberiket. Toujours avec un rythme de publications qui donnerait de la tachycardie à Johnny Kelly : Demo I en 2008, Knefall en 2013, Sluket en 2017 et maintenant Dråpen en 2023. Son premier single (le titre éponyme pour lequel une vidéo a été réalisé) date de septembre

 

Histoire de vous mettre dans l'ambiance, je vous propose un traduction des titres :

« Togskinner mot õdeleggelsen » : Voies ferrées contre la destruction

« Stein, sand møkk »:pierre, boue de sable

« Sykt ansikt i jordens innvoller » : Visage malade dans les entrailles de la terre

« Lëren om øyet » : La peau autour des yeux

« Dråpen » :La chute

Voilà qui annonce un programme des plus réjouissants. Gribberiket (« le royaume des vautours », également tout un programme) est toujours porteur d'un Metal Death, Black, Drone, mais surtout Doom. Et du Doom. Au programme des réjouissances, une nouvelle fois une musique triste, sombre, déprimée, lent , désemparé... On dirait le dictionnaire des adjectifs dépréciatifs de HP. Lovecraft...

 

Lentement, méthodiquement, sans hâte, Gribberiket construit des paysages à la fois urbains et forestiers, gris et dépavés, comme une banlieue osloïte sous la pluie, une mise en musique du chaos et de la dépression. Toujours plus implacable à mesure des sorties, la formation norvégienne fait peur, en particulier le chant désespéré de Sindre Foss Skancke qui a également réalisé l'artwork, avec son trait torturé si particulier. Les ambiances développées sont plus proches de celles que l'on retrouve sur un album de Black Metal que du Funeral Doom, même si les points communs sont nombreux.

 

Non, la fin du monde n'est pas proche, elle est déjà là et Gribberiket nous l'assène une fois de plus de manière magistrale.

photo de Xuaterc
le 27/03/2023

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