Hieronymus Bosch - Equivoke

Chronique CD album (50:42)

chronique Hieronymus Bosch - Equivoke

Pop!

 

Encore? Eh oui: encore un skeud de folie qui surgit tel un beau diable (un beau diable qui fait "Pop!"? Trop evil…) du haut de la pile de mes achats compulsifs après y avoir végété plus longtemps que de raison… Je ne sais plus quel webzine ou amateur avisé m’avait soufflé le titre de ce 3e album de Hieronymus Bosch à l’oreille, mais crénom: le tuyau était loin d’être percé! Merci l’ami, qui que tu sois!

 

Merci, oui, car ces Russes (pas des descendants directs du peintre hollandais, donc) pratiquent un Death technique et mélodique de toute beauté, dont l'angle d'approche rappelle les Sadist et autres Nocturnus, le synthé en moins. Pour s’en faire une meilleure idée, imaginez le répertoire des 2 références précédentes dans une version plus caressante, plus Melodeath… Plus dandy pourrait-on dire, histoire d'insister un peu sur les délicates courbes mélodiques – je dis « délicates », mais le bon terme devrait plutôt être « progressives », la longueur des morceaux n'étant qu'un des nombreux aspects entérinant la pertinence de ce qualificatif – sur les délicates courbes mélodiques, disais-je, que le groupe brode autour de ses fulgurances techniques. Si vous êtes suffisamment agiles mentalement pour faire cet exercice sans vous éclater un vaisseau, vous aurez une bonne idée de la chose. Et au milieu de ces structures alambiquées mais pas indigestes, on tombe parfois sur de chaudes étreintes pouvant rappeler Edge of Sanity (tiens, sur « Fingerprint Labyrinth »), voire sur des épisodes plus atmosphériques évoquant de loin Symbyosis.

 

... Du coup, je serais grossier, je dirais qu’en s’en tenant là, le tableau fout déjà salement la gaule.

Heureusement, je sais me tenir…

 

Qui dit Death technique dit évidemment structure et riffs accidentés, et – corollaire logique – nécessité de faire un petit peu attention à ce qui se passe alentours pour profiter pleinement de l’aventure. Quoique malgré l’envergure de l'œuvre, l’abrasivité de ces guitares, l’intelligence mélodique à l’œuvre ainsi qu’un formidable travail de composition – garant de morceaux globalement cohérents – permettent à Equivoke d’avoir un abord immédiatement séduisant, les morceaux s’imposant à nous sans qu’il soit réellement nécessaire de mobiliser toute notre attention pour y voir clair. Par ailleurs les amateurs de basse qui agite son nombril rebondi sous la truffe émoustillée de l’auditeur seront comblés par la prestation de Vsevolod Gorbenko qui, contrairement à ce que son nom semble indiquer (... j’adore balancer ce genre de remarque faussement lourde de sens), n’est pas du genre à laisser son instrument enfoui au fin fond de l’espace sonore.

 

Alors bon, je n’ai jamais été un gros amateur des interludes instrumentaux qui morcellent plus qu'ils n'aèrent un bon album – c’est quasi-pareil que les coupures pub dans un film si vous voulez mon avis. Du coup, avec ses 3 pauses (« Forlorn Luminary », « Scrupulum », « Scoffer Tragedian »), Equivoke ne me brosse pas trop dans le sens du poil. Sans compter que l’album s’essouffle un poil sur sa 2e moitié, en partie du fait de ces 3 fameux interludes, mais également à cause d’un « Tracer Bullet Falling Star » un peu moins sexy, et d’un « Broke » sympa mais un peu trop souvent « dans la transition attentiste ». M’enfin au final cela n’a qu’un impact mineur sur l'impression que nous laisse l’album en bout de course, celle-ci étant surtout dominée par l’émerveillement que provoquent le duo d’ouverture « Zero on a Dice » / « Fingerprint Labyrinth », le très exigeant mais éblouissant « Stones and Stocks », ainsi que le grandiose finish « The Mime ».

 

Et dire qu’à lire mes confrères, ce 3e album ne serait même pas leur meilleur… ‘va falloir penser à se sortir les doigts et le porte-monnaie pour aller dénicher les 2 méfaits précédents!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Le Death technique, même particulièrement alambiqué, peut tout à fait être extrêmement séduisant, pour peu qu’il mette la dose adéquate de mélodie et d’huile dans ses compos. C’est exactement ce que Hieronymus Bosch nous rappelle sur un Equivoke qui marie avec bonheur les répertoires de Sadist et Nocturnus (synthé exclus) avec le monde du Dark Melodeath…

photo de Cglaume
le 20/05/2016

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