Hugger Face - Morse of Beyrouth

Le Face Hugger, vous vous souvenez dans la série des Aliens, la forme mioche du monstre en question qui s’accroche au visage… dotée d’une queue serpentiforme (sic), de huit doigts, ongles compris, et d’un corps, heu… en réminiscence vaginale. Cette bestiole en plastique a vu le jour dans le cerveau bouillonnant de l’artiste suisse Hans Ruedi Giger. Pour rappel, son but est de crever après avoir fécondé un hôte.  Une technique élémentaire, genre, je te saute à la tronche, je t’étouffe en serrant ma queue autour de ta gorge, le piston qui me sert de bouche t’injecte de l’oxygène pour que tu respires,  je déverse, je me détache et je meurs ! Dans la plupart des épisodes, avant d’arriver à cette étape, j’ai sauté de parois en parois et je me suis baladé de slip en chemise, de marcel en combat-shoes.

Le très massif et goûteux Morse of Beyrouth, placera les toulousains sur la carte du screamo – post machin avec une belle aisance. Le plus pour eux est la force groovy  présente sur la totalité des  cinq titres.  Ils ne sillonnent pas les platines les combos véners  qui revendiquent un pied dans le Funk débridé le plus heavy. Effectivement, sur papier comme sur écran, ce mélange improbable paraît peu crédible.  Que voulez-vous, ça hurle, ça bastonne massivement et les lignes de basses  sont tout bonnement imparables, le pire c’est que les musiciens ont l’air de sortir du collège.  Tu parles d’un complexe, ça donne Envy  tout ce groove infectieux !

Dans les moments les plus « aériens » (sic),  comme dans « 777erosfade », le trio parvient à cadenasser sa densité pour en retirer la substantifique moelle des riffs. Tour de vis nécessaire pour ne pas s’emmêler les pinces. Oui, il y’a déjà une forme d’aboutissement dans  leur boucan.  Le titre éponyme fera pâlir quelques suiveurs déjà bien en piste.

Belle surprise de fin d’année qui te saute à la gorge aussi sans prévenir.

Eric D-Toorop

le 28/12/2011