Industrial Puke - Born Into the Twisting Rope
Chronique CD album (22:22)
- Style
Scandicrust - Label(s)
Suicide Records - Date de sortie
12 mai 2023 - Lieu d'enregistrement Studio Skogen
Industrial Puke avait fait son entrée dans nos colonnes à l’automne 2022 avec Where Life Crisis Starts, un EP crustillant aussi convaincant que diablement trop court du haut de ces 10 minutes, un EP d'un groupe à surveiller de près. Si les 5 turbineurs ont sûrement continué de tracer leur route depuis 2022, celle-ci n’a pas change de cap. La preuve avec Born Into The Twisting Rope qui se pose là, lourdement et nous propose 22 minutes de scandicrust local, bio, cultivé avec colère et supplément de sulfite... ou de sulfate? Je sais plus trop mais ça va faire mal au crâne en mode headshot, ça, c’est certain.
Industrial Puke ne réinvente pas la recette magique du bon crust suédois, mais le propose à sa sauce. Avec supplément de morceaux ce coup-ci. De la grosse gnaque à base de saturax frondeuse et pleine de fange, du bon rentre-dedans frontal, sans détour. Une parfaite constance musicale nourrit de l’efficacité parfaitement linéaire du crust. Un gros coup de barre à mine dans la bouille de l’auditeur. Mais s’il vient pour ça, l’auditeur, il va apprécier. Surtout, qu’il y a aussi quelques leads, c’est bien, ça change un peu, de quoi s’éplucher les doigts entre la tartine de basse et la demi-meule de batterie.
D’ailleurs, Industrial Puke a beau faire dans l’uppercrust qui part d’en bas, d'là où c'est boueux, ils ont quand même un sacré sens de la mélodie et du riff, la glaise est glaireuse mais avec style, de quoi fredonner haineusement en tapant dans le sac de sable. Bon, parfois, les guitares doublonnes un peu mais le groupe préfère faire dans le massif que dans l’alternatif, on va pas se plaindre, ça fonctionne.
Côté voix, ça salive généreuse autour du micro avec des postillons de la taille d’une dent, c’est du hargneux, plutôt staff que pit-bull, ça mord bien mais ça ne va pas non plus t’arracher l’oreille tout de suite, ça va jouer un peu avec la bidoche avant histoire de se faire plaisir mais tout en respectant le contrat : ça chante bel et bien et bien distinctement. On est pas sur de l’incompréhensible, le propos est clair même s’il est déversé sur toi sans aucune relâche dans une logorrhée croustillante et acide. Sur Neurosexist Motherfucker, on a même le droit à un petit feat féminin (avec Hanna Stjernlöf, une chanteuse sur laquelle j’ai trouvé assez peu d’info) qui passe carrément bien musicalement et encore mieux vu la thématique du titre. Deux autres featurings à signaler avec Toni Siira et Jon Ekatröm (tout aussi inconnus que leur consoeur). Bref, qui sait, on s'en moque, en tout cas, ça apporte un peu de variations, un autre souffle et c'est pas plus mal.
La prod, les titres, le tout sonne moderne mais semble déjà intemporel, en tout cas, pour moi. Ca sonne et ça sonnera toujours, le côté direct, intuitif, basique, primaire...
Bref, pas besoin d’en écrire des tonnes, pas besoin d’un joli décor sémantique qui volerait en éclat à l’écoute de Born Into The Twisting Rope, la machine de guerre simple et à la mécanique irréprochable des 5 suédois avancera coûte que coûte et bonheur à ceux qui se mettront en travers de son passage.
On aime bien : Industrial Puke en format long, du scandicrust 100 % dans la face
On aime moins : bof, pas grand-chose...La pochette n’est pas dingue...
1 COMMENTAIRE
Crom-Cruach le 02/09/2024 à 11:34:25
Chais pas ce qu'est l'Uppercrust mais là c'est du Crust de salon, propre et routinier, ça boit de IPA et ça va chez le barbier. Bref, pas emballé par le bouzin.
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