Inner Reflections - Reset

La première écoute d'Inner Reflections ne laissait aucun doute : mes doigts acides allaient pouvoir brûler les touches de mon clavier avec une chronique de "Reset".

C'était sans compter sur la 2nde, puis la 3e et ainsi de suite...jusqu'à ne plus compter les écoutes.

Au départ "Reset" apparait comme un album assez commun de metalcore un peu plus bourrin, moderne avec quelques maladresses qui ressemblaient à un manque de justesse.

Mais les écoutes multiples ont laissé place à l'agréable sensation que le groupe développe sa personnalité...sans taper à côté.

Ce premier album est celui d'une bande de la région parisienne qui s'inspire de gros groupes américains qui ont touché deux générations de métalleux et metalcoreux.

Voilà qui explique les soli mêlés aux riffs syncopés et lourdes rythmiques. 

Tout ce qu'on entend a la légère sensation d'avoir été entendu...mais jamais au même endroit, jamais avec de telles associations.

Et ça, c'est plutôt cool.

Pas toujours, certes, mais l'effort est plus que louable.

La question du chant est également à double tranchant.

Là où on attend une énorme puissance dans le clair comme le crié, on a l'impression d'une voix hurlée complètement abîmée, pour laquelle chaque mot est forcé. Sans parler du chant clair qui s'efforce d'être propre, mais qui ne l'est pas toujours (ni propre, ni juste).

Il s'agit juste d'une personnalité qui tente également de s'affirmer.

Encore une fois, avec le temps et les écoutes : ça peut fonctionner !

D'ailleurs, si le début de l'album laisse apparaitre des longueurs et quelques lourdeurs (quelques couplets qui ne semblent pas avancer, voire des tentatives franchement maladroites comme sur "The void"), la fin appuie sérieusement sur l'accélérateur. C'est "Growing fear" qui donne le top départ pour tenir le rythme jusqu'au bout !

On balaye alors des riffs entre Pantera et Lamb of god pour une sorte de thrashcore qui vous remet les oreilles en éveil.

Pas de quoi frétiller dans le pantalon, mais Inner Reflections cache de sacrées ressources dans cet album, preuves de leurs capacités à maintenir notre intérêt sur 43 minutes.

Tout n'est pas parfait, mais de sérieux espoirs pour la bande dans ce genre qui intéresse de plus en plus de groupes français (la saturation est déjà atteinte).

Tookie

le 28/10/2014