Jean D.l. & Sandrine Verstraete - s/t

Chronique CD album (25:00)

chronique  Jean D.l. & Sandrine Verstraete - s/t

Avec les années et les publications, Rockerill Records s'impose comme un label remarquable dans sa défense d'une certaine idée de la musique indépendante. À l'instar de Born Bad Records, il apporte avec ses groupes, un vent de fraîcheur sur des univers connus, traversés de part en part depuis des décennies. On invente pas nécessairement du neuf chez Rockerill, on customise, on booste, on dynamite.

 

Dire de cette sortie que l'on ne l'attends pas dans la maison, est un euphémisme. Pensez bien, au poum-tchak syndicaliste des uns, à l'électro bodybuildée façon 1986 des autres, en passant par le romantisme gonzo du patron et le Math-rock-une-pinte-à-la-main. Tous les courants alternatifs se sont trouvés un nouveau salon où l'on cause, on laisse déborder les cendriers, et où les fous-rires résonnent. Dans le fond de la pièce, un couple enlacé se tient droit et silencieux, une grille de sudoku (master) à la main pour lui, un recueil de poèmes pour elle.

 

Jean et Sandrine, on les a tous rencontrés un jour où l'autre. Joli couple, amoureux, peu disert, habillé de sombre avec une frange pour lui et une longue tresse dorsale pour elle. On les trouve un peu dans-leur-monde, mais leur compagnie est agréable tant ils sont érudits et si peu prétentieux. Le couple d'amis lointain, rassurant, chez qui on ne mettra jamais les pieds. De peur de découvrir l'inavouable.

 

Chez eux, l'inavouable pourrait s'appeler « Cradle », cette vidéo que l'on trouve sur leur site internet où la maternité – l'enfantement – est expliqué du point de vue du nouveau-né et où le corps est mis en image sous la forme de rues mouillées, mises en lumières par des néons blafards. Où la naissance scénarisé se traduit dans la pénombre d'un parking souterrain désespérément nu.

Chez eux, l'inavouable se traduit aussi par une musique austère et mélancolique. Le duo préférant la matière sonore en mode art brut, qu'en fioritures. Les amateurs d'ambiances cinématographiques, les bruits de couloirs, les pleurs lointains, sous quelques notes souvent inquiétantes, prendront le temps de digérer cette vingtaine de minutes d'imaginaire mis en ondes. Les autres frissonneront et passeront leurs chemins, plein d'images perturbantes.

photo de Eric D-Toorop
le 30/03/2016

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