Lieweaver - The Origin

Chronique CD album (19:32)

chronique Lieweaver - The Origin

Lieweaver s’est formé terraformé en octobre 2018 du côté d’Odessa (en Ukraine pour ceux qui n’auraient pas révisé leur géographie) et fait dans le slam/brutal ultra lourd; le plombant, le monolithique, le qui dégage de vilains fumets de death, le qui volute de malsains relent de grind. Les 6 compères (quoi? 6?) ont concrétisé leurs efforts dans un premier EP d’une pitite vingtaine de minutes sobrement appelé The Origin à la pochette cheesy as fock mais sympa malgré tout. 

A la première écoute, on serait tenté de se dire "bwahhh, encore un énième album de death/slam". Voix anoxiques en mode "deep throat", riffs mid-tempo en mode "lourdeur de vivre, Odessa Chug Chug", basse qui tape dans le brown sound à te faire repeindre le fond du caleçon, batterie tentaculaire et patibulaire; ajoutons à ça une certaine linéarité dans le style, une production glaciale en mode "tu l'as vu mon gros cut sur high-mid", bref tout y est et rien ne dépasse.

Si ce n’est pas d’une originalité criante (certains riffs de guitare sont archi-basiques, on ne va pas cracher dans la soupe, ils fonctionnent toujours autant mais bon, ils commencent à être plus élimés que les dreads de Chris Barnes) et si le style commence un peu à s’essouffler, à perdre en surprise avec l’âge, c’est ici suffisamment bien exécuté pour être crédible et ça ne déplaira pas aux fans du genre qui aiment à se donner rendez-vous en terre connue. En outre, et au risque de passer pour un conteur de préjugés un peu borderline en ces temps difficiles pour nos amis étrangers, il ressort du disque cette espèce d’ambiance hyper froide des groupes de l’Est. Mon propos est aussi maladroit que difficile à retranscrire à l’écrit mais j'ai toujours trouvé qu'il y avait dans ces productions une patte particulière, un côté très "sec" et "dur", et très appréciable du reste. Bref, passons, vous m'insulterez en commentaires si besoin.

A noter que le groupe ne surjoue pas le côté technique, c’est même très abordable. Point de leads à faire baver un astiqueur de manche dopé à Archspire, Lieweaver a une approche musicale par le groove, les ambiances et les parties de guitares m’ont rappelé les premiers albums, aujourd'hui un peu "simple"', de death technique des années 90, avant l’avènement de Youtube (qui semble avoir multiplié les virtuoses qui ont 6 cordes (voire plus) à leur arc).

 

Mais ce projet hexacephalique apporte une dimension assez intéressante à son slam/death mid-tempo: il a tenté d’ajouter un côté “ambiant”, un côté cyber-synth-spatio-chelou. Que ce soit à base de machines, d’arpèges de guitare lancinants, on sent que c’est encore balbutiant, on sent que le groupe n’a pas cherché à mettre en avant cette composante autant dans leur musique que dans leur bio, mais elle est bien là et se prête à merveille au rythme mid-tempo de l’EP. Pour l’instant, ce ne sont que des intros, des ponts, des petits exotismes de mixage (l’espèce d’effet swooshy lorsque rentrent les guitares “Revelation”). On espère que Ruslan Kovtun, l’homme derrière les machines, gagnera en poids dans la recette des prochains albums. Autre petit "plus", la voix qui emprunte parfois au style diphonique mongole, c'est stylé, ça le fait, mais comme pour les incursions de synthés, ça ne le fait pas assez souvent.

 

En somme, ce premier EP de Lieweaver est loin d'être mauvais: propre, bien exécuté, groovy, avec une certaine dynamique malgré la lourdeur des morceaux et des ambiances. Le groupe y montre parfois des signes d'originalités que l'on espère encore plus présents dans la suite que l'on surveille au moins d'un oeil!

 

On aime bien: la lourdeur (de l’Est?) bien exécutée et dynamique, l'ambiance globale, les incursions originales et surprenantes...

On aime moins: ...qui ne sont encore que des incursions

photo de 8oris
le 24/11/2021

4 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 24/11/2021 à 11:58:11

Bravo les préjugés un peu borderline ! Alors comme ça le death technique des années 90 était "un peu simple" !!!!!!

:P :P :P 

8oris

8oris le 24/11/2021 à 13:07:00

D'où l'usage (providentiel) des guillemets! ;)

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 24/11/2021 à 18:29:46

Absolument insupportable. J'ai abandonné au début du quatrième morceau tellement la prod et le chant céducaca. Fait réécouter les derniers Xibalba qui dressent tous ses veaux qui ont trois poils au cul et qui se prennent pour des bisons.

sepulturastaman

sepulturastaman le 24/11/2021 à 20:00:20

Je le trouve léger ton slamming, la c'est "simplement" du death brutal que je ne trouve pas mauvais mais ça ne fera pas pousser une troisième corne au diable.

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