Manimalism - Manimalism

Chronique Vinyle 12" (38:50)

chronique Manimalism - Manimalism

Norway's finest part 2

 

Voir en 2014 sortir cet album éponyme de Manimalism relève presque du miracle. En effet, il aura fallu près de 22 ans à Kim Sølve pour venir à bout de ce projet. Fondé au début des années 90 en Norvège en pleine explosion black-metal, sous le nom de Taaneres Vaer, le groupe publie deux démos (que je n'ai pas eu l'occasion d'écouter; j'en profite pour lancer un appel aux bonnes âmes...) avant de disparaître corps et biens. Certes, Kim Sølve n'est pas resté inactif pendant tout ce temps, pris qu'il était entre le studio Trine og Kim (responsable d'artworks d'albums majeurs ces dernières années), le label maintenant défunt Adversum (Yurei, I Left the Planet...) et de nombreuses entités musicales entre ambiant et métal.

 

La composition de cet album a donc débuté il y a plus de deux décennies mais cela ne s'entend pas le moins du monde et comme le bon vin, les sept compo se sont affinées et ont muri pour s'épanouir en autant de joyaux finement ciselés où chaque élément est parfaitement à sa place et a été pleinement réfléchi.

 

Sorti uniquement en vinyle dans un premier temps (une version CD est prévue prochainement), Manimalism bénéficie d'un son chaud et naturel qui met bien tous les instruments en valeur. Aucune information technique n'est indiquée sur la jaquette, donc je n'ai aucune idée d'où et comment le groupe a obtenu ce son.

 

Pour venir à bout de ce défi, sortir en 2014 un album composé en grande partie il y a si longtemps, Kim Sølve s'est entouré de noms bien connus des amateurs de bizarreries norvégiennes comme moi : Plenum (Ved Buens Ende, Virus) à la basse, le membre 001 de The Konsortium et Bjeima (Yurei, Alpha Obscura...) à la batterie. Le travail de ce dernier est particulièrement remarquable, tout en subtilité et finesse.

Les fans de Ved Buens Ende, Virus, Yurei, ne seront pas dépaysés à l'écoute de Manimalism. Au sein de morceaux essentiellement en mid-tempo, on navigue entre riffs dissonants et syncopés et chant clair décadent. A ce niveau, le membre 001 abat un travail particulièrement recherché et abouti, entre Garm période la Masquerade Infernale et le Fleurety de Department of Apocalyptic Affairs.

 

Le bagage black-métal de Kim Sølve se retrouve plus dans les atmosphères décalées et légèrement malsaines que dans le réel fond musical. Chaque morceau possède sa propre personnalité, tant au niveau de la construction que de l'intention et au fur et à mesure des écoutes se révèlent une multitude de détails. "The Crooner" est à mon sens le point culminant de ces presque 40 minutes de voyage au cœur de la folie de son concepteur; mené par une basse toute en rondeur, le morceau rampe doucement avec ses riffs en palm-muting et arpèges, pour mieux vous étouffer et faire plonger.

 

On tient là un vrai bijou, qui, sorti dans les années 90, serait j'en suis sûr devenu un classique au même titre que Written in Waters. Le seul regret à l'écoute de cet album est de savoir que les chances de pouvoir écouter un jour un successeur semblent aussi minces que le budget effets spéciaux d'un clip d'Immortal.

photo de Xuaterc
le 04/05/2015

3 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 04/05/2015 à 12:39:38

Pour Immortal, c'est parce qu'ils mettent tous les sous dans les corpse paints ! :P

Xuaterc

Xuaterc le 04/05/2015 à 16:36:23

Et en plus on me fait mentir
"and I promise you there will be a second album", Kim Sølve

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 05/05/2015 à 08:05:51

Cette voix... quand même // pour les goth, un air de gorge d'Alexander Veljanov (Deine Lakaien)

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