Martyrdöd - Elddop

Chronique CD album

chronique Martyrdöd - Elddop

Le très bon Paranoïa en 2012 était annonciateur d’un album angulaire du genre, rien de moins que ça.

Ainsi deux ans après, Martyrdöd peaufinait sa formule pour sidérer, aplatir et faire chialer le peuple, tout cela, en une seul plaque à la pochette réductrice.

Comme un contre-point à la qualité absolue de ses compos.

 

Attention, ça va vous faire tanguer les amygdales. Car Martyrdöd ne cesse pas de nous ballotter à en perdre haleine avec un plaisir féroce, par l’état de grâce qui l’habite, en entier.

Les deux premiers titres présentent la bête. Elle sera faite d’une simple recette. Un contraste fabuleux, un engagement de chaque instant dans la musique, ce qu’elle porte et apporte sur le fond et la forme.

 

La barbarie syndicale s’exprime, évidemment, dans le D-Beat sanguinaire animant toute la plaque. Et le chant aboyé du frontman fait également demeurer Martyrdöd au milieu de la réserve des grands fauves.

Pas de changement sur ce point, les vocaux de Mikael Kjellman sont plus virulents qu’une souche mutante de peste et de choléra. Le malaise est palpable car la gazier abuse de son mode destructeur, crust as fuck. Ce chant rebutera certains, sur la longueur, pour son manque de variation. Hors sans cela, Martyrdöd aurait disparu dans l’oubli et la dépression.

 

Et vous vous doutez bien que les Suédois ne causent pas de bagnoles, de pétasses et d’épées brandies par un guignol de 65 kilo kiffant les vikings.

La dénonciation de la propagande, de l’asservissement, de la futilité de la gloire constitue alors le socle de la rondelle.

Vous trouvez ça lourd ? Alors ne prétendez pas aimer le Crust pour vous la péter sur un forum. Tas de baltringues.

 

Oui les quinze titres répondent à la même formule.

L’équation fonctionne cependant à merveille, comme mue par un miracle venu d’ailleurs : deux riffs géniaux, des leads libres des contraintes du genre et une rythmique sauvage déjà évoquée, si vous suivez.

Avec le titre "Martyren", on change par contre de dimension. Car la guitare se fait aérienne et la compo absolument désespérée. Si on isole ce quasi-instru du reste (seuls quelques éructations finales viendront l’égayer), il semble à côté de la plaque.

En réalité, il s’impose comme une petite pierre de plus placée juste où il faut pour soutenir l’ensemble d’un l’édifice, si fragile et si solide à la fois.

Le chant féminin de Kajsa Grytt (artiste, compositrice et écrivaine suédoise, également membre du groupe Aunt Strul et du duo Kajsa et Malena), à la limite de la justesse sur le dernier titre mettra en exergue la prodigieuse sensibilité des musiciens.

 

Elddop s ‘écoute encore et encore. En entier et par morceaux. On remet telle ou telle plage à l’envie. On en zappe une autre pour la redécouvrir plus tard.

On pleure. On hurle. On sue. On sourit.

Bordel, c’est ça la musique.

photo de Crom-Cruach
le 29/08/2021

4 COMMENTAIRES

Pingouins

Pingouins le 29/08/2021 à 14:52:40

Classique.

cglaume

cglaume le 29/08/2021 à 19:43:31

Faut vraiment que je me refasse une culture Crust !

cglaume

cglaume le 30/08/2021 à 07:16:52

Écoute en cours... Les guitares sont carrément mélodiques !!

Freaks

Freaks le 30/08/2021 à 10:02:19

Oui je trouve aussi Lapin, un peu à la manière du dernier Turnstile mouaha :p
Blague à part.. Énorme cet album, boîtes sur boîtes.. 

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