Matt Elliott - Only myocardial infaction can break your heart

Chronique CD album (60:00)

chronique Matt Elliott - Only myocardial infaction can break your heart

"Only myocardial infaction can break your heart" est un album dont on ne crie pas l'écoute sur les toits.
Pas par manque de fierté, mais par pudeur.

L'experience Matt Elliott est personnelle. Elle se vit dans l'intimité d'une pièce que l'on garde close, dans la discrétion d'un casque dont on pousse le son au maximum.
Matt Elliott est un artiste que l'on place sur sa platine ou dans son lecteur MP3 comme on appelle son psy.
Lorsqu'on doute, lorsqu'on ne va pas bien. Lorsqu'on ne veut pas aller bien.
 

Matt Elliott nous offre un album dont le nom porte en lui cet humour si personnel, et si typique des gens mélancoliques : le nom d'un positivisme faussé, forcé.
"Only myocardial infaction can break your heart" est sorti en 2013. Il y a toujours sur ce 6e album du bonhomme un voile fantomatique qui plane durant 47 minutes.
A fleur de peau, écorché, touchant, tout ce que vous voulez. Ces expressions maintes fois utilisées ne retranscrivent pas très bien cet album.
 

Par 9 fois les pistes se lancent sur quelques notes à la guitare qui portent en elles une naïveté, une hésitation que l'on rencontre chez les novices.
Il n'en est évidemment rien. Quelques notes ça et là rappellent toute la tristesse de "Jeux interdits", la première leçon maladroite que l'on prend à la guitare.
Bien sûr, la suite s'emballe, demande de la dexterité et prend une tournure plus grave et plus complexe.

La voix rauque de Matt Elliott rappelle celle de Leonard Cohen, crooner du spleen.
Les cordes vocales de M.E nous portent dans une chaleur rassurante, vibrante, mais perturbante. Les mots sortent péniblement, à bout de souffle.
Son timbre est lourd de douleur, et chaque mot contribue à sortir un mal qui a macéré au fond de l'estomac.

La guitare (folk) n'est pas seule, l'électrique vient parfois aux côtés d'un clavier qui s'ajoute à une batterie caressant parfois les peaux aux pinceaux.
La contrebasse joue le rôle de l'instrument à cordes qui assombrit un peu plus une ambiance déjà bien noire.

 

Et nous. Au milieu de tout ça, restons des spectateurs attentifs, calmes, muets...heureux de ne pas l'être.

photo de Tookie
le 15/11/2014

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 15/11/2014 à 09:16:18

Encore un excellent disque de Mr ELLIOTT, même s'il est un poil trop long, j'ai toujours du mal à l'écouter en entier ^^

mat(taw)

mat(taw) le 16/11/2014 à 13:51:49

Malheureusement j'ai trop bouffé de productions "Ici d'ailleurs" pendant quelques années du coup j'fais un rejet epidermique. J'devrais ptet m'y remettre

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