Nadir - Extinction Rituals
Chronique CD album (43:15)

- Style
Blackened hardcore / hardcorened black - Label(s)
Autoproduction - Date de sortie
5 mai 2023 - écouter via bandcamp
En général, ce qui est associé à la Norvège est souvent le black metal (ou alors le saumon fumé, mais vous conviendrez que ça n'a ici rien à voir).
Et chez Nadir (c'est-à-dire l'inverse du zénith, le point astronomique à la verticale sous nos pieds), on retrouve un peu de cet héritage, bien que le quartet soit peut-être plus ancré dans les horizons du hardcore '00s que dans les cendres des églises des années 90, pour proposer une mixture de ces approches en un blackened hardcore, ou « hardcorened black » (puisque l'on penche peut-être un peu plus de ce côté-ci) marqué tant par les mélodies en tremolo que par l'énergie dérivée du punk.
Avec Extinction Rituals, leur premier album (qui s'avère être autoproduit), Nadir poursuivent donc l'entreprise déjà débutée sur leur précédent EP The Great Dying, tant dans la musique que dans les inspirations conceptuelles.
Et si on n'y trouve pas spécialement de plans complètement foufous en mode chaotico mathcore à la mode de chez nous, l'impression que l'on en retire est que, après une intro qui comme souvent n'apporte pas grand chose sur album, même si elle peut avoir son intérêt de mise en place en live, les influences vont plutôt chercher du côté des classiques plus « straight » du genre, malgré quelques aventures qui cherchent des chemins de traverse : bonjour par exemple une petite montée avec la bonne reverb vers la fin de « I Strid », un chant qui peut parfois faire penser à celle des excellents Meleeh (de la Suède voisine là encore, sur « The Old Wind » ou « Beyond the Shadow of Death » notamment), ou des mélodies souvent tranchantes comme souvent dans ces régions géographiques, et même presque un petit côté sludgiesque dans certains de ses passages mid-tempo (« The Beginning At The End » par exemple).
J'ai dû écouter Extinction Rituals une bonne dizaine de fois réparties sur un petit mois et demi au bout du compte, et si l'écoute à chaque fois été agréable, il m'a personnellement presque toujours manqué ce petit plus qui permettraient à Nadir de faire le pas de côté qui viendrait les distinguer clairement d'autres formations officiant dans le même registre. Mais en même temps, difficile de faire ce type de propositions aussi peu de temps après la bombe larguée par Telos en mars ou l'excellent premier album de Predatory Void fin avril.
Malgré ces barres placées vraiment haut, la production de Nadir tient tout à fait la route et fait preuve de sérieux pour ce premier album, et plaira probablement plutôt à celles et ceux qui privilégient une approche un peu plus old-school des styles ici métissés, du fait de son riffing assez « classique » (stylistiquement parlant). Et qui pourrait justement finalement venir définir la personnalité du groupe par rapport aux autres de son école, pour une approche assez intéressante de ce qu'eux-mêmes disent vouloir entreprendre : être à la pointe d'une nouvelle vague de metal norvégien.
Extinction Rituals ne devrait, je pense, pas finir par truster les tops de fin d'année, mais reste néanmoins un album à écouter, preuve en sont les multiples tours qu'il a fait chez moi, pour se souvenir de garder un œil sur le groupe dans les temps à venir. Parce que de très bons moments marquent tout de même Extinction Rituals ; et si je devais conseiller d'aller écouter une paire de morceaux pour se faire une idée de ce qu'il a à offrir, je lancerais volontiers en pâture à vos écouteurs les titres « The Old Wind », « Tenebrae », le plus mid-tempo « A Name on Every Rope » (qui aurait pu faire un très bon titre de clôture d'album) ou encore le dernier morceau, qui donne son nom à l'album, « Extinction Rituals ».
A écouter pour rejouer des versions plus modernes de clips tournés dans des forêts enneigées.
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