Treponem Pal - Rockers'vibes

Chronique CD album (45:24)

chronique Treponem Pal - Rockers'vibes

Rockers'vibes où la célébration par la démonstration !

 

Avec ce huitième opus, Treponem Pal fête ses 30 ans d'activités. Précurseurs en France, d'un mélange subtil entre guitares heavy, rock indus, et punk cru-boîtes à rythmes façon Bérurier noir, le groupe célèbre son anniversaire (personne ne le fera à leur place) en proposant un albums de covers agrémentés de nouvelles compositions chères à leur esprit originel.

 

Ici prends place le débat à délivrer un album de reprises. Généralement lorsque l'on a plus d'idées pour les puristes, c'est le moment choisi.
Rockers'vibes à beau proposer 5 nouveaux titres, la majorité de l'opus repose sur ces hommages. Après tout, ils y sont déjà tous passés de Metallica à Guns'n'roses pour les plus besogneux en passant par Slayer pour le plus indiscutable.

Je me souviens d'un discussion avec mon ami et guitariste (oui, tranche de vie, là... pouvez zapper, si vous voulez) à propos de la perception du public de masse toujours prêt à s'enflammer pour un cover-band, et se tenant poliment à l'écart lorsque le même (mon pote donc) propose ses compositions.

Dans le même registre, nous sommes encore dans un monde, où tu seras toujours plus guitariste, si tu joues un titre de Téléphone, qu'un titre de Sonic Youth... mais je m'égare.

 

30 ans, c'est un fameux cap pour un groupe. Bien sûr à part Marco Neves, le frontman et âme originelle du combo, il ne reste personne des débuts. On retrouve toujours ce bon vieux Didier B présent depuis le massif et définitif Higher sorti il y'a déjà 20 ans. Pour le coup, cet énième remaniement de line-up apporte une touche bien plus Heavy Metal que par le passé. Les riffs pesants de Polak (présent depuis Weird Machine, en 2008) collent à merveille avec le jeu de Gonzo (Norma Loy) à la batterie.

 

On commence le tour du propriétaire avec les nouvelles compositions du band.

 

« Fighter » parfaite introduction. « Human Shotgun » rappelle les tourments de Excess and Overdrive, tu voulais de l'Indus, vlà de l'Indus avec un clin d'oeil à Ministry en plus. « Silico's return » probablement, la compo la plus aboutie, nerveuse, martelante comme un marteau-piqueur, du grand Trepo. « Souls on fire » le titre le plus inspiré des reprises présentes sur l'opus.. on cherche toujours la provenance... « Freedom or suicide » comme l'hommage à peine déguisé à Lemmy tant dans l'intention que dans les riffs.

 

Rayons reprises

 

« Planet Claire » bon ben la tuerie quoi ! Difficile de faire un mauvais cover avec un titre pareil.

« Are you ready », grand standard de Thin Lizzy qui prend une tournure plutôt amusante dans la bouche du grand Marco qui maugrée menaçant -are you ready to rock- et l'on comprend que toutes les reprises ne sont pas à mettre entre toutes les voix.

« Some velvet morning » le tube par excellence, maintes fois chatouillé, jamais égalé... et une fois de plus, c'est un ratage en bonne et dûe forme. On sauve de justesse, la participation de Demi Mondaine (candidate à The Voice) dans le rôle de Nancy Sinatra.

« Indian reservation » morceau de bravoure américain, popularisé en 1968 par l'anglais Don Fardon lorsqu'il quitte The Sorrows (genre de faux Kinks pour les archivistes).

« Way down in the hole » quand Marco se prend pour un dandy brisé par les aléas de la vie. Et de la vie, il y'en a dans ce putain de morceau. Et c'est pas tous les jours que l'on reprend Tom Waits.

« Hear me calling » voit poindre un bon groupe de Heavy Metal des familles... de la bière, de la sueur, aussi passéiste qu'efficace.

« I need Lunch » propablement le morceau le plus attendu. Faisant référence à Lydia Lunch, le morceau sort en 1977 sur le premier opus du groupe; après que Stiv Bators, le chanteur des Dead Boys (dont Lunch est la groupie) mangeas avec délectation le tampax usagé que la dame lui a balancé sur scène au CBGB... l'histoire du rock tout ça...On retrouve donc un Treponem Pal ragaillardi, pour clôturer l'opus.

 

Rockers'vibes va diviser. Trop de reprises par rapports aux compos. Et dans ce panel de covers, une moitié est probablement dispensable. « Planet Claire » pour l'évidence, « Way down in the hole » pour la maîtrise et la relecture toute tranchée, et « I need a lunch » pour le clin d'oeil historique.

Par contre, des titres comme « Fighter », « Human shotgun » ou « Silico's return » établissent de fait la longévité et l'importance historique du groupe dans un genre hybride (entre metal et electro froide) qui aura toujours eu de mal à se faire une place.

 

Bon annif, les gars !

photo de Eric D-Toorop
le 22/05/2018

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