Nedgeva - 9mm

Chronique CD album (42 minutes)

chronique Nedgeva - 9mm
C’était en 2002, « She Hides From The Sun » parvenait à mes oreilles. Une démo de quatre titres pour trente-cinq minutes d’intensité musicale flirtant avec Isis ou Tool, un groupe et un style que je découvrais à peine, bref, c’était la claque musicale. Et dire que j’attendais la suite des aventures de cette bande avec impatience est un doux euphémisme, et l’attente fut longue. Quatre ans à se demander ce qu’allait être le premier album, et sans compter les différents reports de sortie. Mais cette année la suite tant attendue était enfin disponible, et une fois de plus c’est à nouveau une claque.
Mais attention, une claque d’un autre ordre ici. Car ceux qui s’attendait à un album dans la droite lignée de la démo seront plus que surpris, car ici les trois colmariens nous balancent une musique de pure rock’n’roll, aux senteurs de whisky frelaté et aux accents US très prononcés.

Alors voilà, il faut dire qu’au début j’ai été très déçu lorsque j’ai découvert cet album. Pas déçu par la musique, mais déçu par ce virage musical à trois-cent soixante degrés. Car dans 9mm le groupe est bien loin de ces anciennes influences et surfe sur un rock burné façon Foo Fighters ou encore les Tokyo Sex Destruction, et s’aventure également sur les terrains du rock français. Mais il faut dire qu’une fois qu’on a accepté ce changement de style, l’album s’avère être tout sauf mauvais, et contient même de très bon morceaux.

On a donc droit à neuf pistes formant un concentré de hard rock, avec tout les ingrédients classiques et habituels. Une basse vrombissante, des guitares légèrement saturées nous octroyant de temps en temps un petit solo (« I Know »), un rythme soutenu tout au long des morceaux et le tout accompagné par une voix alliant mélodie et passage plus éraillés. Et de temps en temps on a droit à des petites touches de claviers sonnant très 70’s comme sur « Release My Pain » ou encore sur la fin de « Gonna Be Easy ». Ces deux titres forment d’ailleurs à eux deux les meilleurs chansons de l’album, chacun avec son petit truc. « Realease My Pain » avec son break alliant claviers façon Doors et samples de films érotiques, pour un final avec des cuivres et des guitares très rock’n’roll. Un titre merveilleusement efficace et puissant. « Gonna Be Easy » lui met plus d’importance sur la basse, avec ce mouvement répété tout au long qui donne tout le relief au morceau, sans compter les petits soli et un son des plus catchy.

Mais là où le bas blesse un peu c’est quand le groupe s’essaie au rock français flirtant des fois de très (trop ?) près avec AqME, comme sur « Mémoires », et si les morceaux restent sympathiques, il faut dire que la langue de Molière ne convient pas des mieux à cet exercice de style qu’est le rock’n’roll et on sent alors sur ces pistes un manque de punch. Malgré tout ces morceaux sont loin d’être mauvais, mais dénotent pas mal avec le reste de l’album.

Le dernier morceau risque de rappeler de bons moments aux personnes qui suivent le groupe depuis le début, puisqu’il s’agit d’une ancienne chanson tirée de leur démo et au titre remanié (on passe de « Angels to Better Commotion » à « The Bitter DIsorder »). Et ça donne toujours encore autant de frissons. Certes, le morceau dénote plus que tout avec l’album puisqu’ici il n’est point question de rock, mais d’une musique indéfinissable comme celle d’Isis ou Tool.

En conclusion, les trois Colmariens de Nedgeva nous offre ici une première autoprod’ plus que correcte et agréable qui surprendra à coup sur les personnes ayant connus leur démo, et qui ravira les amateurs de rock énergisant et décoiffant.

Rock’n’roll !!!
photo de DreamBrother
le 16/12/2006

1 COMMENTAIRE

Pidji

Pidji le 16/12/2006 à 12:22:39

Moi je trouve dommage qu'lis aient virés au rock fm, car le dernier titre pourrait présager du meilleur

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements