Royal McBee Corporation - Natural Drive

Chronique CD album (55:25)

chronique Royal McBee Corporation - Natural Drive

Formé en 2001 sous la forme d’un duo basse-batterie, Royal McBee Corporation a ensuite évolué en power trio et pour tout dire, cela s’entend, positivement bien sur, à l’écoute de ce disque qui démontre une jolie maturité dans l’écriture et la composition, et réalise le parfait amalgame, habile et personnel, de divers courants musicaux.

 

En effet, si le groupe avoue l’influence du rock indé, du stoner et de la noise des années 90 (rien qu’à l’évocation de ces styles, on se doute déjà que le contenu convaincra) ou encore de Barkmarket et Shellac, les plages proposées par Royal McBee Corporation sur ce disque sont avant tout singulières, détachées de leurs influences. Ces dernières sont à peine perceptibles et le groupe a su se les accaparer, en tirer le meilleur dans le but de construire un univers qui est avant tout le sien. D’où l’appellation « savage indie rock » que le trio utilise pour se définir.

 

Ce savage indie rock, s’il garde des contours noise, prend des colorations diverses sur toute la durée du disque et reste constamment séduisant, évitant de plus, par ce biais, de tomber dans la redite ou dans une certaine monotonie. On pense aux Sleeppers, ceux de la première heure, pour le côté noise et savamment déstructuré, et le groupe sait étoffer ses compos d’instruments moins classiquement rock, j’en veux pour preuve le sax jouissivement déjanté de Jérôme Nicol sur « Never ends ».

 

De surcroît, Michaël, Vincent et Seb parviennent à maintenir l’intérêt de l’auditeur quelque soit l’option choisie : lourds et bondissants à la fois sur « Slow down », massifs sur « Supersee », plus aériens sur « Slow vibration », fonceurs sur le titre suivant tout en gardant ce penchant pour une certaine lourdeur au groove implacable.

 

La suite, quant à elle, réserve elle aussi son lot de jolies surprises et de bonnes idées, entre plages compactes et parties plus enlevées, que ce soit de façon distincte ou au sein d’un seul et même morceau. De ce fait, jamais la tension ne baisse, jamais l’intérêt ne se dément, bien au contraire ; cette tension, sa colère et ses émotions, le groupe lui donne des forme diverses et variées, les manifeste musicalement avec brio et maîtrise.

 

Pour conclure donc, une grande réussite de la part d’un groupe peu connu, mais qui gagnerait à l’être nettement plus, et l’un des disques noise de cette année 2008.

 

Seul petit bémol, mais insignifiant ; un tracklisting peu lisible, qui fait qu’on ne sait plus, parfois, quel morceau on écoute. Mais au vu de la qualité de l’album, on passe aisément sur ce détail.

photo de Refuse to keep silent
le 18/05/2008

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