Nick Cave And Warren Ellis - Loin Des Hommes B.O.F.

Chronique CD album (49:58)

chronique Nick Cave And Warren Ellis - Loin Des Hommes B.O.F.

Autant le préciser de suite : je n'ai pas vu le film.

Je voulais, je n'ai pas encore pu. Mes téléchargements illégaux (COMMENT?!?) se sont raréfiés ces derniers mois. Faut avoir le temps de les regarder, les films.

 

Et ce disque, faut avoir le temps, et le prendre, pour l'écouter. Faudrait pas s'endormir. Oh pis pourquoi pas, une bonne sieste, allez.

On tire sur le drone, là. Ah-ha, bang-bang, il tombe !

C'est la guerre d'Algérie. Il y a Reda Kateb dedans, il jouait le gitan dans Un Prophète du Jacques Audiard. Je l'aime bien, lui, el Reda, j'aime bien sa tête.

Bref.

 

C'est plus du spleen, c'est de la déprime. Ça me colle le Blues au ralenti dans le front. Du Drone, ouais. De l'ambient dans les vapes.

J'avais adoré The Proposition. Le film et la musique, réalisée par les deux mêmes compères, le père Ellis, violoniste mauvaise graine, et le pépère Cave, qui-tu-sais, ce dernier ayant même écrit le scénar' pour ce western atypique. Film et sons ne faisaient qu'un.

Là je n'ai pas vu le film. Grand-père Gep radote, radote, raaaadote.

Basé essentiellement sur les mises en boucles de Warren Ellis, on ne touche quasiment rien, de la tulle, du sable ou de la poussière. Des petites plages fantômes, la plupart du temps. Tout juste l'air de la restitution en fin de journée. Contemple le cerf-volant voleter, là où il n'y a plus de cimes d'arbres. On ne reconnaît pas toujours le violon. Il est là, il n'est plus là, il se cache alors qu'il tisse la toile sous le soleil brûlant. Piano aux doigts légers, le chant d'un vieil arabe qui se marrerait presque dans sa barbe, en introduction étonnamment accueillante vu le désert qui fait suite.

Dans "Dust Storm" un marmonnement étrange créé de la beauté dans l'azur violent. Un mirage sans doute, comme l'amour et la bonté, mirage et rareté.

 

Je pense souvent aux cartes postales de notre ami Sanair. Désormais il est passé aux posters, affiches, du plus grand format et sur du vrai papier, pas du pur son guitare à l'archet et pédales d'effet. Ouais mon ami Sanchez-Hachair, tu aimerais. Ils t'ont peut-être piqué quelques idées.

A la bonne heure. Éclipse masquée, parabole facile, désolé : private salute.

 

Du balais sur une peau timbrée, lancinante mélancolie, un peu de poésie, nos deux compères n'en font jamais trop. Faut dire qu'ils sont bien éloignés de leurs terres natales sur cette réserve. Australie, Algérie, chacun sa merde, chacun ses crimes, chacun sa guerre. Mais surtout, pas de lourdeur auto-référencée : les noms ne figureraient pas sur la pochette, on ne retrouverait pas leurs traces, impossible. Et personne n'en aurait vraiment parlé, fort possible.

 

C'est bien ce qui est – encore plus – délicat de jauger, ici : sans les images, on ne peut crier au génie. Quand bien même la seule faute de goût serait ces claviers à la fin de "Berzina", difficile de rester accroché. Et c'est un esthète du contemplatif qui vous écrit. J'ai même pratiqué le drone moi-même, à ma manière. Et balancer un lapidaire « j'ai des potes qui ont fait mieux » serait peut-être injuste. Ou pas : parler vrai fait plus de bien que de mal, au fond.

 

Ça reste à voir.

photo de El Gep
le 05/09/2015

0 COMMENTAIRE

AJOUTER UN COMMENTAIRE

anonyme


évènements

HASARDandCO

Sna-Fu - Knives & bells
Manhunt - S/t
Chronique

Manhunt - S/t

Le 25/05/2018