No Ligths - Dream Eraser

Chronique CD album (33:34)

chronique No Ligths - Dream Eraser

Ca y est : les vacances arrivent…Pas les nôtres, parce que chez CoreAndCo, les vacances sont un concept étranger aux plumes stakhanovistes de la rédac’. En revanche, les vôtres de vacances, elles pourraient bien se profiler à l’horizon, en tout cas on vous le souhaite. Ce qu’on vous souhaite surtout, c’est de penser à prendre dans vos valises quelques albums qui deviendront la bande son de votre été 2023. Et franchement, une rapide consultation de la page d’accueil de votre site préféré (le meilleur du monde juste après celui-ci) vous montrera qu’il y a du choix. Entre le death old-school glaireux gracieusement obligé par Cromy pour les interminables embouteillages, la sélection nawak hypotyposement conseillée par CGlaume pour les soirées où on ne sait plus si c’est la 6ème ou la 7ème bouteille de rosée que l’on ouvre, le prog léché minutieusement recommandé par Moland pour quand vous contemplerez la mer et ses promesses d’évasions, le hardcore acide intuitivement suggéré par Pingouins pour trouver le courage de se doucher dans les sanitaires du “Camping de la Pinède, ses 5000 emplacements, ses 5 douches (la numéro 4 est en panne) et ses 3 toilettes (le numéro 1 est en panne)” sans oublier le black-metal glacial de Xuxu pour se rafraîchir l’esprit pendant les heures caniculaires. Bref, j'en passe et des meilleurs mais nos sélections vous accompagneront certainement à merveille dans tous vos moments.

 

Mais il y a souvent un moment que l’on oublie ou auquel on aime assez peu penser: c’est le retour. Vous savez ce jour empli d’une nostalgie qui sent encore la crème solaire et le churros mais qui sent déjà le retour au turbin et la pluie de septembre qui donne à l’asphalte, découvrant ses premières feuilles mortes, un début d’odeur automnale. Une nostalgie soupirante mais qu’on accepte comme un retour de bâton normal après cette parenthèse estivale dont on a quand même bien profité (surtout qu’en fait, c’était la 8ème bouteille de rosée). Et pour ce moment particulier, la musique de Dream Eraser des Californiens de No Lights sera parfaite.

Déjà, niveau appellation, on est raccord: on quitte la lumière estivale tout en effaçant le rêve déjà consommé des vacances. Ensuite, niveau musique, No Lights propose une espèce de post-pop électrique très sympathique. Jamais mièvre ou acidulée pas plus que plaintive ou édulcorée, No Lights ne fait pas dans l’auto-bronzant mais plutôt dans l’après-solaire: ça sent bon, c’est frais, agréable et doux, on s'en tartine.

Côté instrumental, c’est donc un peu rock, un peu pop ("Antenna" aurait presque un côté très U2) et surtout très pop-rock. Une basse qui porte fièrement les structures, des guitares qui font un travail d’habillage plein de finesse dans lequel elles se font oublier tout en étant bien là, les arrangements, la production, on retrouve toutes les bonnes petites odeurs d'un petit bijou du style...

No Lights se veut aussi un peu punk ("Nowhere To Run"). Pas tellement dans le son qui a été lissé des aspects piquants du style mais dans certaines approches très directes, comme cette batterie très métronomique, qui bat la pulse à la croche plutôt qu’à la noire, ou certains sons de guitares qui tordent joliment. Mais c’est très subtil, presque imperceptible quand bien même le groupe se revendique, un peu à tort à mon avis, "post-punk".

Côté voix, c’est très plat en ce sens que l’interprétation est très discrète, le chant est très peu lyrique, assez linéaire d’un titre à l’autre, ça ne s’énerve jamais, à peine ça hausse le ton. Attention, ce n’est pas un mal car le chanteur développe son propos avec une retenue candide, une timidité pleine de charme qui m’aura un peu rappelé Elliott Smith. Dans un autre contexte, je ne sais pas, mais dans celui de la musique proposée, cela fonctionne tout à fait.

 

La production est très propre et parfaitement adaptée. C’est très agréable et de qualité mais il faut quand même mentionner qu’elle ne se concentre pas sur tous les aspects “rock” que l’on peut attendre d’un album de rock: leads placés très dans le fond du mix (Fade Away, Sparrows), batterie plutôt mat, voix très chorusés, rendu très mat. Mais ça ne sonne pas pour autant plein de faux-semblants, No Lights est tout ce qu’il y a de plus organique mais a gommé tout ce qui pouvait être agressif au sens large sans faire non plus dans la délicatesse. De cette ambivalence, certains ne retiendront peut-être que le côté "propret"...qui pourra déplaire.

 

L’ensemble fonctionne vraiment bien tout au long des 10 titres qui s’enchaînent sans aucun mal et qui nous occupent parfaitement l’esprit pendant cette trentaine de minutes. Dream Eraser n’apporte rien de nouveau dans le paysage actuel mais avec sa teneur enrichie en good vibes, sa couleur particulière qui mêle candeur et nostalgie dans cette grande marmite pop-rock faïencée de punk, cet album invite une partie des auditeurs à soupirer en souriant et l’autre à sourire en soupirant. Un album que l’on ré-écoutera avec plaisir tout au long du chemin qui nous arrachera des vacances pour nous remettre sur les rails du quotidien.

 

 

On aime bien: un album de pop-rock, très agréable, doux sans tomber dans le doucâtre

On aime moins: peut-être trop pop pour certains…

photo de 8oris
le 19/08/2023

5 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 19/08/2023 à 14:34:00

Mais, euh : on me bloque l’accès à http://https//www.the-useless.website/ 😅😁

cglaume

cglaume le 19/08/2023 à 14:36:07

Euh: par contre ta rosée, tu la bois pétillante ou plate ? 🤣🤣

cglaume

cglaume le 19/08/2023 à 14:43:12

(Ah et sinon, très jolie chronique, superbement troussée !)

Dams

Dams le 20/08/2023 à 08:32:08

Très sympathique découverte pour ce dimanche matin.

8oris

8oris le 20/08/2023 à 11:47:49

Oui, c'est un album parfait pour un dimanche matin! :)

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