Oi Boys - Oi Boys

Chronique CD album (38:07)

chronique Oi Boys - Oi Boys

Les Messins de Oï Boys ont fait l’objet ces dernières semaines d’une hype discrète avec la sortie de leur premier album éponyme. Une hype toute relative et circonscrite au middle Post-Punk que notre camarade Daminoux s’est généreusement empressé de partager. Hype ou opportunisme journaleux !? Rien à carrer ! La chronique se fera quoiqu’il arrive… L’ambiance désenchanté et la froideur de ces schlags magnifiques est irrésistible. Oï Boys est donc un duo formé autour des deux Badkids désillusionnés que sont Bat et Val. Deux trublions urbains et amers qui ont déjà pu exprimer leurs frustrations et leurs colères dans d’autres formations du coin. Loth (Black-metal), Voodoo Clan (Hip-Hop) ou encore Divojugend (Sludge). Les deux loulous ont déjà le background et quelques dispositions musicales, à voir comment ils s’en débrouillent dans un tout autre registre.

 

Les premières notes d’Oï Boys prennent forme sur « La liste » ; elles se font minimalistes et à la signature Oldie. Un riff de synthé 80’ ouvre l’album, une boite à rythme à la percussion universellement notoire l’accompagne et une ligne de basse entêtante vient fixer pour de bon l’esprit Synth-Punk de ce morceau. Une voix de caniveau vient ensuite se mêler au mix et apporte de toute sa rudesse Oï la touche Street-Wave d’un album qui s’annonce bien plombant. Une enfilade de titres où il est beaucoup question de survie dans un environnement urbain, morose et détestable. Un décor glaçant où la galère, l’ennui et les déceptions rythment les existences pour ne trouver de résolution que dans l’amitié et le partage de binouses bon marchés. On pense fatalement à Béton Nostalgie et Désert Urbain de Syndrome 81, le dernier groupe à avoir aussi bien traité, avec le réalisme et l’authenticité des vécus, de la camaraderie et des désillusions en milieu Street-punk. Si l’expérience auditive se veut nettement moins Hardcore, on sent dans ce disque l’influence majeure qu’a pu avoir Syndrome sur les Oï Boys. On n’oubliera pas non plus Litovsk, Oberkampf, New Order, Les Bérus ou encore Utopie pour parler des influences et des inspirations familières du combo.

 

Au-delà de sa trivialité apparente et de son aspect primaire, Oi Boys est surtout un condensé de sous-genres. Si l’assise esthétique reste Post-Punk, on retrouve aussi sur « Dernière tournées » quelques sonorités Indus. « Les réverbères » est un morceau synthwave funeste qui prend corps sur la base d’un tempo au ralenti et d’un clavier aussi sombre qu’inquiétant. Les accords de guitares fantomatiques de « Jack Palance » sonnent comme le Post-Punk de l’irremplaçable Joy Division. « Sur la place », le tube de l’album est un titre qui débute sur des arpèges qui réchauffent très succinctement l’ambiance, pour ensuite s’enfoncer vers la grisaille vindicative d’un constat social amer aux répercussions intimes. Le morceau a fait l’objet d’un clip d’anthologie pour qui apprécie les séances de tatouage à l’impulsion et entre amis.es. Morceau de bravoure DIY garanti.

Enfin, la force de cet album, au-delà de son atmosphère âpre, c’est bien les lignes vocales et le soin accordé aux paroles. Si les envolés mélodiques du chanteur se font discrètes, le style Oi adopté compense toutes ces lacunes. La rudesse, la gravité et l’austérité du chant nourrissent à la perfection cette atmosphère musicale désabusée et dépressogène. Et puis les paroles sont justes hyper stylées...

 

On vivait sur la place, on a des fringues dégueulasses

Comme on a mal à la gueule

On soignait nos angoisses, la binouse, la vinasse

On se noie, on dégueule.

 

Il y a des âmes invincibles, des gosses sensibles

Et des fragilités

Un secret indicible, un goût du péril

Et la fraternité… Mais tout a changé.

 

Voilà ! Tout est dit les Punxxx !

Enjoyez les Oi Boys ou disparaissez! Mouaha!!

photo de Freaks
le 13/10/2021

4 COMMENTAIRES

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 13/10/2021 à 18:53:56

Je ne comprenais pas l'appellation avant d'écouter. Et elle est parfaitement adaptée même si je n'aime plus trop cette tambouille (anti-commerciale en diable) depuis 30 ans au moins. (par contre Béru sans majuscule...)

Freaks

Freaks le 13/10/2021 à 23:08:16

C'est une tambouille dont je ne me lasse pas malgré le coté un peu suranné.. Les constats plaqués eux sont toujours d'actualité et ça bah ça m'affectera toujours.. Dans la forme j'aime bien l'genre aussi faut pas déconner...
C'est la deuxième fois que j'écorche le nom des bérus, y'aura pas de troisième fois... Ah bah si! aha :p 
L'affront est lavé Cromy... ;)

Eric D-Toorop

Eric D-Toorop le 19/10/2021 à 15:20:25

Mince, ça fait trois fois que je le repasse (au taf) ... :)
Je pense que j'ai lu "Glauque-Wave" à leur propos... j'ai ri 

Freaks

Freaks le 20/10/2021 à 12:11:23

Ils sont attachants hein! ;)

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