Palmer - This One Goes To Eleven

Chronique CD album (42:59)

chronique Palmer - This One Goes To Eleven

Ah le palmer, quel drôle d'instrument de mesure quand même, pouvant aussi servir d'instrument de torture (ne me la faites pas ; on a tous essayé un jour de percer la bite d'un camarade de lycée en cours de métrologie avec un palmer). Mais le Palmer qui m'intéresse aujourd'hui est un groupe de musique faisant partie de la scène sludgienne, enfin c'est comme ça que le webmaster du site me les a présenté. Mouais bah léger le sludge alors ; et du sludge si ce n’est pas lourd ce n’est pas du sludge. Et faire du sludge en Suisse ça ne doit pas être facile, pout être sans arrêt comparé à Sludge justement.

Plus haut j'ai dit que leur musique n'était pas assez lourde pour être du sludge :

je regrette, car il y a sludge et sludge : Le bien gras et épais boueux comme il le faut, pas raffiné pour un sou, plutôt direct et fleuretant avec le doom cradingue ayant le blues, faisant plus de bruit avec son corps qu'avec son cerveau. Joué par des types au front raclant le sol, la boue, l'huile de vidange, la fange, les cendres, le gasoil, du bitume râpeux...

Et il y a le sludge plutôt européen, raffiné et élégant, subtil, qui tire plutôt vers de la musique cérébrale, vers une musique un peu plus post-core ; et en privilégiant le mental au physique. Joué par des types le menton orienté vers la fumée s'élevant, les nébuleuses psychédéliques, le ciel d'éther, et l'infini...

 

Bah devinez de quelle catégorie fait partie Palmer ???

 

Perdu, c'était l'autre !

 

Eh oui, des fois il m’arrive d'écouter aussi de la musique raffinée et subtile.

Par contre, je ne comprends toujours pas pourquoi ça devrait être du sludge, puisque leur musique ressemble à du métal aux tempos lent pour le style, croisé avec un hardcore teinté post.

Je trouve que leur son manque de lourdeur, de gras, de rondeur. Les guitares sont légèrement teintées de saturation quand elles jouent dans un registre lourd, mais redeviennent tout de suite claires à la première accalmie, n'annonçant pas le déluge. Les guitares ne nous écroulerons pas à coup de rythmiques pachydermiques engluées ; elles sont lourdes certes, mais c'est dû aux compositions et non à la production. Les guitares ne sont pas aussi répétitives que dans le sludge, mais plutôt travaillées et structurées comme dans le post-core . Encore une fois, j'ai plus l'impression d'écouter de l'excellent metal-(post ?)hardcore low-tempo vraiment bien inspiré que du sludge de bas étage. La basse sonne vraiment trop trop propre et moderne, pas une dose de rock'n'roll ne transite par une de ses cordes ; ça en puerait presque le metal-core sur-produit par moment.

Le chanteur a un timbre arraché, incorporé dans un chant très coreux légèrement élancé ; ne cherchez ni variations ni borborygme, ici tout passe sans énervements. Il y va toutes tripes dehors, en marquant bien les premières syllabes et en saturant la fin des mots, et je dois dire que c'est vachement agréable, car pas totalement screamo ni HxC. Ce qui me fait dire une fois de plus que ça ne devrait pas être catégorisé dans la case sludge, c'est à cause de ce son : c'est puissant métallique, propre. La musique remplit parfaitement l'espace, tout est audible.

 

Putain que c'est dur de parler de cet album, je recommence :

 

Ah le palmer, quel drôle d'instrument de mesure quand même ; je ne sais pas vous, mais moi en cours de métrologie on s'en servait pour percer les teubs des “copains”.

Mais le Palmer qui nous intéresse aujourd'hui est suisse (normal les Suisses sont réputés pour leur précision), et pratique une musique qui m'oblige à me casser le crâne pour vous en parler. Ce disque est dûr à chroniquer, j'y arrive tellement pas que je suis tenté de vous dire que c'est de la merde en vous demandant de passer votre chemin sur ce cd.

Mais non, ce cd est bon ! Mon gros problème : je n'arrive pas à savoir dans quelle case je le mets... Certains passages de guitare bourdonnent légèrement sludge et cradingue malgré un tempo et une ambiance noire mais pas malsaine ; on ne sent pas désespoir, ça ressemble plus à du métal down tempo, mis à part la voix, rageuse qui avec un tempo plus relevé ferait complètement HxC.

Je n'arrive pas à l'intégrer au post-Hard-core, car le son sonne bien trop métal, même si la batterie a des reliques de hardcore ; cependant leur musique me parait sincère, faite avec leurs tripes et leur sueur, mais il y tout de même des plans répétitifs : pourtant il y a des passages plus calmes et aériens... Non franchement, je ne sais pas.

Je trouve leur musique pas du tout doom, car les morceaux sont trop courts, que la voix est agressive, et que c'est trop enjoué pour du doom et pas assez heavy metal. Et pourtant, en ralentissant le tempo, on ne serait pas loin d'un doom-core, en trop propre.

Honnêtement je bloque, le mieux et que vous alliez faire un tour sur le Myspace du groupe pour vous faire votre propre opinion.

 

Toujours pas satisfait de moi je remets le travail dans la forge. Je vous passe l'intro sur le micromètre perce-bite.

Par contre, je vous rappelle que Palmer est un groupe suisse, que la pochette de This One Goes Till Eleven ferait une magnifique cover pour une version vinyle. Et plus ça va moins je trouve de chose intéressantes à vous dire, alors pour conclure cette chro je vais faire dans le concis : Palmer fait du noisecore tendance lente, un peu comme du sludge mais en plus léger et propre, avec un peu de noise pour les saturations des grattes, qui oscillent entre la lenteur d'un sludge agrémenté d'une touche de post-core classieux ; la batterie elle se fond plutôt dans du métal avec des passages hard-core. Le tout est extrêmement réussi, et ma note le reflète. Voilà ça c'est fait.

photo de Sepulturastaman
le 01/11/2008

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