Persefone - metanoia

Chronique Vinyle 12" (57:53)

chronique Persefone - metanoia

Enfin la pause estivale ! L’occasion de se soustraire à notre rythme de vie effréné, prendre du temps pour soi, se recentrer un peu. Et pourquoi ne pas en profiter pour faire un travail de fond ? Histoire de repartir du bon pied. Une heure à peine pour (re)trouver son véritable Moi pur et affranchi de toute influence. A l’image de cet homme, illustrant le dernier album de Persefone, qui après avoir creusé au plus profond de lui-même découvre ce « I », grand et lumineux… Personnellement, si je peux ouvrir mes chakras en écoutant un bon disque de métal, je me sens comme Hans Landa devant un bon deal : « wouuh ! C’est un bingo ! »

 

Metanoïa donc… Un concept album où chaque détail s’articule autour d’une seule thématique, l’élévation de soi par l’introspection. Les pistes s’avèrent être, via leurs titres et paroles, autant d’étapes d’un parcours initiatique que le protagoniste achèvera serein, apaisé (« Anabasis part III »). « I feel void, I feel abscence, I need to transcend and let it go » sont d’ailleurs les premières paroles de Miguel Espinosa, chanteur et claviériste, qui nous gratifie d’emblée d’une voix plus aérienne que jamais mais emplie de fatigue, introduisant le voyage qui s’en suit comme une nécessité. La quasi absence d’effet sur cette voix, ayant pourtant grandement contribué à des morceaux d’exception auparavant (« Leaving Waves »!!), ainsi que sa tonalité généralement plus haute contraste mieux avec les parties death. Car quand il s’agit de se regarder en face Marc Martins assure toujours le sale boulot de sa voix criée autoritaire, aux gimmicks bien caractéristiques, appuyée par des guitares et une section rythmique d’une précision irréprochable jonglant avec aisance entre parties rapides et passages atmosphériques.

 

Affirmer sa personnalité, voilà comment Persefone a mis à profit les cinq années succédant au déjà très bon Aathma (2017). Leur patte, mêlant riffings puissants, mélodies inspirées et solos léchés, reste reconnaissable dès l’entame de « Katabasis » mais les compositions gagnent en lisibilité. La structure même de l’album se veut épurée avec trois titres en moins pour une durée presque équivalente à son prédécesseur. La production, plus présente, nourrit les ambiances et flirte de temps à autres avec le mégalo, procurant confiance, plutôt qu’un trop plein d’assurance, balayant les doutes quant à la nécessité du travail sur soi. A l’image du final de « Leap of Faith » ou cette transition entre le premier et deuxième quart de « Consciousness (pt. 3) », magnifique plage instrumentale qui vient clôturer un triptyque démarré une décennie plus tôt sur Spiritual Migration (2013), comme pour terminer un travail inachevé, tourner la page.

 

Persefone nous offre comme à leur habitude un disque abouti mais plus équilibré, décomplexifié, donc plus facilement appréhendable dans son intégralité. Ce sixième opus des Andorrans, par ses qualités musicales ainsi que la richesse de son background, les maintient sur le devant de la scène prog internationale. Mention particulière pour la simplicité des bonhommes qui forment de loin le groupe le plus sympathique qu’il m’ait été donné de voir en live. Des échanges amicaux dès l’entrée sur scène, jusqu’au contact tout naturel sur le merchandising, en passant par le solo du guitariste Filipe Baldaia en plein milieu de la fosse, la formation, ayant connu très peu de changements depuis sa création en 2001, montre un authentique plaisir à partager son art.

photo de AdicTo
le 05/09/2023

9 COMMENTAIRES

cglaume

cglaume le 05/09/2023 à 15:18:52

Putain j’ai dû googliser Hans Landa 😅

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 05/09/2023 à 16:33:12

Le type de prod qui me fait stopper l'écoute au bout d'une minute.

dayedayedaye

dayedayedaye le 06/09/2023 à 18:35:10

Merci pour la découverte ( tardive ) de mon album de l'année , c'est exceptionnel 😱😱

AdicTo

AdicTo le 06/09/2023 à 22:17:20

@cglaume: quel champion ce Hans!

@Crom-Cruach: yes, pas tellement de place pour la spontanéité sur cet album…

@dayedayedaye: ma fois, si ça fait plaisir, ca me fait plaisir :)

AdicTo

AdicTo le 06/09/2023 à 22:20:36

Je la refait pour dayedayedaye: ma foi, si ça te fait plaisir, ça me fait plaisir :)

😅

Black Comedon

Black Comedon le 07/09/2023 à 09:35:06

J'ai adoré Aathma, une mega claque.... Par contre celui ci je n'y arrive absolument pas, la publication de la chronique m'a poussé à retenter mais dés la troisième piste, je commence à décrocher avec l'impression d'écouter un assemblage sans cohérence, comme ci il fallait pondre absolument plein de riff avec plein de variation.
Puis arrive Leap of faith qui me fait complétement sortir du truc, ça casse complétement la dynamique et ensuite bah j'entend plus que j'écoute.
Et pourtant les deux première pistes, sont dans la même veine que le précédent Paul Masvidal , remplacé par Einar de Leprous , parfait !! Et pourtant....
Une vraie déception.

AdicTo

AdicTo le 07/09/2023 à 10:17:24

Comme quoi… Aathma, je le relance souvent aussi mais pour quelques pistes (Prison Skin, Leaving Waves, Stillnesses Is Timeless)..

Et je trouve celui-ci moins chargé justement.

dayedayedaye

dayedayedaye le 07/09/2023 à 18:26:35

@AdicTo : je te confirme ca me fait treeees plaisir , et j'avais compris du premier coup 😂😂

Tookie

Tookie le 27/01/2024 à 19:13:24

J'étais passé complètement à côté de la chronique, mais je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas le mettre dans mon top 2023 tant il a accompagné ma fin d'année. Exactement ma came en matière de métal progressif, et très pressé d'entendre ça en live !

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