Primal Code - Opaque Fixation

Quand on lit une interview de Primal Code, on est surpris par la modestie du combo.

Il se dit pas assez intelligent pour écrire des paroles élaborées ou politiques et pas assez bons zicos pour faire dans le technique.

Et puis l’amour du Death oldschool et principalement de Both Thrower parfaitement assumé par le trio de Chicago, fait aussi battre notre petit cœur tendre d’amateur de musique de primates.

Pour finir, une pochette bestiale pondue par le tatoueur Dan Gardea achève de monter le capitale sympathie de la fomation au top.

Mais surtout, c’est le single "Anapsid" surpuissant et méchant qui nous fait dresser l’oreille et le kiki.

Une basse gargantuesque, une ambiance de violence urbaine glaçante, l’impression de se faire sans cesse aplatir la tronche par une recette simple mais tellement groovy, sidère. Un clip basique, plein de testo, d’encre corporelle et de brutalité, capte aussi l’œil.

Le bassiste Will Lindsay est un ex-Indian (Sludge). Est-ce un argument de vente de la part de Relapse ? On est dans la musique underground là. Faut arrêter de voir des stratégies à la zob de la part de labels inconnus des fans de Lady Gaga et de Joachim Phoenix.

Par contre sur le son et l’ambiance glauque de l’album, on a peut-être une clé.

L’impression que la masse musicale, qui nous percute, se répète, est calculée. Ce mur de riffs basiques et de rythmique de troglodytes nous aliène.

Les gars sont des hommes des cavernes des villes.

On est dans le Death de hangar désaffecté rempli de tox en pleine OD. La baston à coup de gravats, exposant des cadavres éclatés, domine bien plus que les nécrophiles habituels bâfrant leur pâtée.

Primal Code développe ainsi une ambiance poisseuse, industrielle et absolument haineuse.

Les chœurs de "Derelict" sont donc là pour nous balancer dans la jungle d’une ruelle puant la pisse et la viande avariée. Sur "Iwl" ou "Stuck", ces hurlements soutenant un frontman glacial et guerrier sont un facteur de sauvagerie primitive qui s’exprime, souvent aussi, sur de subites accélérations comme celles, tétanisantes, de "Totem" ou d’"Extinction".

Dépouillé et totalement hostile, Opaque Fixation sent la fin de race écrasée par la peur et l’inhumanité qu’elle a enfantées.

Crom-Cruach

le 11/11/2024