Psychomancer - Shards of the Hourglass

Chronique CD album (57:31)

chronique Psychomancer - Shards of the Hourglass

Qu’a-t-on envie d’écouter pendant l’apéro, avant de se mater Revenge of The Cannibal Zombies V? Qu’est-ce qui passe le mieux sur l’autoradio, quand on roule toutes fenêtres ouvertes sur la route des festoches? Qu’est-ce qui constitue une première partie idéale avant de rentrer dans le gras d’une bonne grosse tête d’affiche? Qu’est-ce qui réveille mille fois plus efficacement que le Bîîîp Bîîîp Bîîîp strident du radio-réveil?

 

Facile: un bon vieux son graisseux de HM-2, balancé en mode bidasse qui groove du M16.

 

Mais si, voyons.

 

Ça tombe bien, c’est exactement ce que nous propose Shards of the Hourglass, le 3e album de Psychomancer. Et c’est fait avec tellement d’efficacité, tellement de passion désintéressée, par des lascars tellement expérimentés qu’on a l’impression d’écouter le bébé d’un collectif germano-suédois ayant à la fois la légitimité des natifs du berceau originel et l’abnégation des brothers-of-Metal que rien n’arrête – ni vents contraires, ni souffle brûlant de l’actualité. Sauf que si on leur demande leur passeport, on découvre que les nécromanciens (il semblerait que ce soit la traduction qui s’impose) crèchent dans l’Indiana, à « quelques » poignées de stations de métro de Stockholm comme de Berlin… N'empêche, si on cherche bien on peut quand même trouver un petit lien entre les gugusses et la patrie de Fleshcrawl. Car le groupe (ou du moins la feuille promo qui nous a été envoyée) prétend mélanger son jus de Swedeath à des influences Teutonic Thrash.

 

… Mouais.

 

Alors c’est vrai que « The Unsullied », le premier titre, a un petit côté gaillard, voire combatif, qui ne dégage pas uniquement que de vieux remugles sulfureux de fond de marécage. A l’occasion ça riffe rondement, et la basse furette du museau jusqu’à l’avant de nos enceintes. Et on est d’accord: ce n’est pas forcément la marque de fabrique des Distombed, Unmember et Enleashed (c’est Grave Docteur?). Pour autant il faut vraiment y aller au microscope à balayage électronique pour trouver du Sodom ou du Tankard dans le biniou…

 

Mais on pardonne cette publicité un peu mensongère. Car si Shards of the Hourglass n’a pas que du Death Old Skull label rouge à nous offrir – « Red Poetry » traîne trop en longueur, « The Unsullied » n’est pas de la race des tueries introductives à la « Hate Song » ou « Blinded by Fear », et « Myrmidons » sent les dessous de bras de 2e division –, il offre de nombreux bons moments, et même quelques accroches à fort goût de reviens-y. Dans le panier du facile-mais-goûtu, on trouvera par exemple « Hell’s Venom », à écouter bras-dessus bras-dessous avec des potos poilus. Puis « Faded Scars Return To Bleed », joliment ambiancé, mélodiquement sexy, et profond du growl (ce qui n’est pas vrai que sur ce titre: quel bel organe ce Duston!). Plus dru, plus uppercut dans l’estomac, « The Castigator » fait lui aussi son petit effet.

 

Dans le sac des petits plus qui font la différence – voire l’addiction – on évoquera « Red Poetry » et son riff pachydermique qui nous colle le genou sur la carotide pendant 4 minutes jouissivement étouffantes (je parle du point de vue de l’étouffé hein, n’allez pas voir en le lapin un vil skinhead à insigne de policier). La dynamique mélo-pressée et la basse (en 2e mi-temps) de « Deto-Nation » en font également un morceau de choix. Qualificatif qui sied également au morceau-titre, plus typé Death Atmosphérique (comme on disait à l’époque), plus épique-avec-du-poil-autour, la force de celui-ci résidant entre autres dans un impressionnant grand final à l’ample batterie.

 

Shards of the Hourglass est donc un album de seconde division Swedeath qui va jouer les trublions en Division 1 en assurant le spectacle tout aussi bien que pas mal de grosses pointures. Sans faire montre d’un génie exubérant, fort de bonnes grosses bases emplâtrées à grand coup de HM-2 groovy, Psychomancer convainc sans mal en assurant bien plus que le minimum syndical, entre autres grâce à de nombreuses accroches bien aiguisées. Du coup on est bien content que leur quasi-bluff « Ouais mec, on fait du Swedeath mâtiné de Thrash allemand » nous ait poussé à y jeter une oreille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La chronique, version courte: Psychomancer prétend jouer un Swedeath baignant dans des influences Thrash Teuton. Mouais, et ma frangine s’appelle Georges Clooney... Par contre leur popotte grassement enHM2isée est carrément bonnarde. Alors ne vous privez pas d’y jeter une oreille amicale!

 

 

 

photo de Cglaume
le 27/08/2020

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