Quicksand - Distant Populations

Mais que fait Sergio Vega lorsqu’il ne fait pas de basse chez Deftones? Sûrement plein de choses, mais parmi celles-ci, une nous intéresse particulièrement : ses activités avec Quicksand, son groupe d’origine. Et puisque celui-ci nous offre un nouvel album, au nom bien étrangement en phase avec l’actualité, parlons-en.

Lorsqu’un groupe se reforme, c’est toujours un peu le même problème qui se pose. Est-il encore pertinent ?  Légitime ? Sera-t-il au moins capable de faire aussi bien qu’avant, si ce n’est mieux ? Dans le cas du groupe originaire de New York, désormais trio depuis l’arrestation de Tom Capone en 2017, la réponse fut palpable dans l’album sorti la même année. Interiors était une belle réussite, aussi sincère que modeste, cohérente avec ses prédécesseurs tout en offrant un nouveau souffle à la formation. Et ça… C’est bien.

Qu’on se le dise, Distant Populations propose peu ou prou la même chose. Alors attention, il ne s’agit pas d’une redite, ni d’un obscur album composé plus ou moins officieusement de Faces B, mais tout simplement d’une continuité à ce que la reformation a semblé offrir jusque là. Et devant un constat de ce genre, il est tout à fait légitime de se demander si cela vaut vraiment le coup d’être écouté. Eh bien, après analyse profonde du sujet, je pense pouvoir offrir une réponse évidente et sans concessions dans les paragraphe suivants.

‘’Inversion’’, le morceau qui ouvre l’album, donne le ton. L’énergie est saisissante, et capte immédiatement l’attention. ‘’Lightning Field’’ et ‘’Colosssus’’ font parfaitement suite à cette entrée en matière, réunissant exactement ce que l’on peut attendre d’un groupe post-hardcore de cet acabit. En plus d’un groove bien identifiable, propre à toute la scène de cette époque lointaine, quelque chose d’autre semble rapidement prendre place au milieu des morceaux, qui s’enchainent à la perfection. Et c’est précisément cette chose qui maintient l’envie de poursuivre l’écoute.

D’autant plus que, fort d’une tracklist intelligente et bien agencée, le temps ne semble pas avoir d’emprise sur le déroulement de l’album. On dépasse rapidement la moitié de celui, très enthousiasmé par des titres comme ‘’Missile Command’’ ou ‘’Phase 90’’, avant de parvenir à la fin sans même s’en rendre compte. Et si ‘’Rodan’’ semble clore tout ça de manière un peu abrupte, ce n’est pas grave puisqu’on a les réponses à nos questions. Oui, cet album valait le coup de s’y pencher, en grande partie grâce à sa constituante majeure : la sensation d’avoir affaire à des musiciens qui ont envie de jouer ensemble, nous partageant chaque fraction de leur plaisir commun. Et ça, je vais me répéter mais… C’est bien.

Qu’importe si cette reformation de Quicksand ne vient pas réellement bousculer des codes, que ce soit au sein du groupe ou au niveau de la scène dont les membres sont issus. Qu’importe si cet album semble être la suite logique du précédent, en faisant un ‘’deuxième premier album de reformation’’. Les chansons sont bonnes, le temps passé avec elles semble impalpable, et c’est bien tout ce qu’on demande. Ceci étant dit, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Domino

le 26/08/2021