Sects Tape - EP

Chronique Vinyle 7" (07:49)

chronique Sects Tape - EP

Avachi dans ton canapé, à siroter une bière tiède, tu mates les nichons de la nouvelle Maboula qui s'agite face caméra. T'as oublié depuis quand tes yeux sont rivés sur ses seins. Tu tentes pour la quatrième fois une pignole, tu fermes les yeux. Tu es mou, désespérément mou. La camisole cathodique est si puissante que plus un seul spasme, plus une seule contraction ne puisse s'ériger.

Tu avales, bière, salive, et porte un grand rot. Tiens, ça, ça marche encore.

 

Tu repenses à tes 25 ans, un con instant de nostalgie, le van, les amplis qui pèsent une tonne, les caves, et quelques filles embrassées ça et là, touchées – souvent à l'arrière du van. Toutes moins bronzées, moins « orange » que Maboula, mais bien plus entreprenantes. C'était quoi ce disque encore... ce 45t là. Un truc des Mummies ou des Residents.

 

2014. Ton gamin rentre d'un concert, un peu trop bourré ... « P'Pa, j'ai vu un de ces putains de groupe, j'ai rien compris » ; « J'ai acheté le 45t, trop grave »...

2014 – Lendemain de la veille, le troisième café noir a l'air de faire son effet, sur la table de la cuisine entre un emballage vide de chocolat et un cendrier à moitié vide, trône ledit 45t. Sects Tape – ahahahahahahaha – l'ombre menaçante dans l'écran de télé, pochette blanche et vert criard. Une représentation de solitude bien contemporaine dans une piole de mec, seul, désespérément seul.

 

Premier titre, « Yes Harder » On ne pourra jamais les contrôler... sourire de circonstances. «Harvester », Stallone bien tiens... rythme autiste, 2 accords plaqués, basse libre, chant teigneux. L'hymne martial par excellence, à 200 à l'heure. « John dissect » pour suivre, avec en point de mire, Thee Oh Sees qui t'avait bien secoué en live. Même hargne, même évidence – l'histoire du rock, la rébellion, la révolte, pas trop bien enregistré mais suffisamment pour oublier que le dernier truc sur lequel tu as bougé la tête, était ce truc de Pharrell Williams... putain, le rock mec... le truc dangereux de tes 20 ans. Tu revois les yeux de fous du Lux Interior des Cramps, tu revois le cul de Naomi, danseuse-rêveuse lors de leur concert.

 

Le gamin qui entre dans la pièce, « P'Pa, pourquoi tu passes en boucle MON disque »... qui clôture tes 7 minutes les plus intenses depuis longtemps.

 

photo de Eric D-Toorop
le 05/07/2014

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