Wailin Storms - Rattle

Chronique CD album (35:07)

chronique Wailin Storms - Rattle

C'est que je commence à le connaître le patron, quand il glisse un nom de groupe ou un lien bandcamp dans une réponse à un autre groupe, son intention est claire... Généralement, la mienne aussi... j'ai compris le message, mais ce sera pour plus tard.

Sauf que dès le lendemain, la demande revient avec l'attente d'une réponse claire. C'est sûr que notre bon Pidji a la meilleure bouille de nous toute et tous réunis, c'est pas pour ça qu'il nous laisse divaguer ou pire... oublier.

Finalement, ça paye d'avoir une bonne bouille mâtinée d'une vraie force de persuasion.

 

Ce que le Rattle ici présenté, n'est rien que moins que l'un des meilleurs disques rock de cette année 2020...2010... 2000. Bon au coude à coude avec le Curse de Ils, ceux-ci étant plus bagarreurs sans doutes. M'enfin voilà, une écoute suffit à comprendre que nous sommes plongés dans un grand disque qui, comme le monde est mal fait, s'adressera, une fois de plus, à ceux qui savent.

 

De Wailin Storms, on ne sait à peu près rien. Des Texans qui ont pris le large, pour s'installer dans une ville (Durham) qui accueille  le plus grand immeuble de bureaux appartenant aux Afro-Américains aux États-Unis depuis 1965, après avoir été Le siège social de la Mutuelle d'assurance-vie de Caroline du Nord. Plus qu'un échange de symboles, ce déménagement semble avoir eu un impact créatif non négligeable sur le quatuor.

 

2 EP remarqués et salués par la critique américaine avant un premier opus trop maniéré, un deuxième plus besogneux et enfin ce Rattle qui débarque presque par hasard. En un tour du propriétaire, c'est toute la période 67-70 du label Elektra que l'on se prend dans la tronche des Doors au MC5 en passant par les Stooges. Et le voyage dans le temps se fait en allers-retours chez Wailin Storms. The Doors jamme avec le Gun Club, The Stooges invite David Eugene Edwards du 16 Horsepower, et MC5 valse avec The Black Angels. Ouais, ça prie « End », ça roule des joints « Grass », ça écrit au crépuscule de sombres histoires d'arrachage de dent « Teeth »,... le tout en en peu plus de 35 minutes.

 

Dans Rattle, il y a « Rattle » gospel incantatoire invitant les corps à se mouvoir suivi du séminal « Rope » - la valse entre le MC5 et The Black Angels – titre puissant, joué en sur-régime jusqu'à en crever (bien avant que ladite rope enlace les nuques). Le déchirant et déchiré « Grass » convie Jeff Buckley à une messe vaudou orchestrée par Jesus Lizard. Vous l'aurez compris, il y a plus de vie dans ces 3 titres introductifs que dans la plupart des « espoirs » rock de ces 20 dernières années.

« Wish » rappelle le groove rampant du Gun Club, à nouveau convié. La voix de Storms présente, il est vrai, d'étranges similitudes avec celle de Jeffrey Lee Pierce, de quoi ajouter du trouble à l'émoi.

 

Le groupe s'organise autour de son chanteur Justin Storms, véritablement habité par les mots et les notes. Probablement plus en retrait, Todd Warner apporte souvent de la brillance et du tranchant dans les riffs. La paire rythmique n'est pas en reste, puissante, reptilienne, solide, et explosive quand il le faut. « Sun » fait presque figure de morceau post-hardcore sur l'ensemble.

 

En quittant le désert suffocant de Corpus Christi (Texas) pour le vert ombragé du Parc d'Etat d'Eno River (Caroline du Nord), le quatuor n'a pas oublié d'embarquer du sable brûlant.

 

Merci Patron.

photo de Eric D-Toorop
le 01/08/2020

3 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 01/08/2020 à 11:17:59

❤️
Clairement un des albums de l'année pour ma part.

el gep

el gep le 01/08/2020 à 15:28:10

Va vraiment falloir que j'y jette mes esgourdes...

Nicoscope

Nicoscope le 03/08/2020 à 12:23:05

Gros gros coup de coeur ici aussi...

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