Shirokuma - Sun Won't Set

Chronique CD album (32:06)

chronique Shirokuma - Sun Won't Set

Je vous avais parlé il y a peu de la prolifique scène Punk-hardcore Suédoise par l’intermédiaire du marquant combo Vi Som Älskade VarandraA Sa Mycket, et vous avait fait aussi le teasing par la même occasion d’un autre grand de la scène scandinave à savoir Shirokuma. Il est temps pour moi d’introduire le groupe dans la sphère de COREandCO et de revenir, la bienveillance et l’emballement pour seules inspirations, sur un des albums le plus fou et ravageur du groupe, Sun Won’t Set, sorti en 2014.

 

Procédons par méthode dans cette chronique… Shirokuma c’est quoi du coup ?  Et bien c’est du Screamo pur jus avec quelques empreints à la scène Emo-Punk et hardcore mélo. La frontière est parfois ténue entre certains genres mais globalement Sun Won’t Set est bel et bien un album Skramzy. Complet mélodiquement comme le suppose l’appartenance au genre, Shirokuma se plaît aussi à joindre le zbeul au lyrisme. Un riffing en cascade avec des séquences de pur emballement « Okami », « Chiaroscuro »  et un taux de riffs à la minute qui dépasse l’entendement font de cet album, un LP qui abonde d’idées, dense et donc relativement exigent.

 

Les mecs se baladent littéralement sur leurs manches, la guitare est hyper fouillée et joue les quelques petites notes lointaines les unes des autres mais qui font toujours la différence. Les accords complexes que suppose le jeu du guitariste réclament une grande dextérité et doivent évidemment mettre à rude épreuve ses articulations. Des grands écarts athlétiques qui rivalisent avec les accords les plus virtuoses et sur-humains d’un Jazzman manouche.

La guitare sait rester groovy même dans l’urgence et peut compter sur un son accrocheur parce que clinquant « Cold, Cold Hands », « Okami ». Elle alterne entre un son crunchy prédominant et un son clean ; un son dans l’ensemble plutôt limpide, à la saturation légère et qui laisse la possibilité à l’auditeur d’apprécier toute l’amplitude mélodique du combo et les accords retors plaqués sur Sun Won’t Set.

Le batteur lui est complètement fifou, d’une technicité et d’une vélocité démesurée, il n’a absolument rien à envier aux meilleurs batteurs d’Emo-violence du moment, je pense notamment à celui de Cassus et de Drei Affen qui eux aussi font énormément pour le son de leur groupe respectif.

Le chanteur quant à lui va chercher loin, très loin et au plus profond de sa tripaille des hurlements redoutables d’intimidation, de rage et de désolation. Des screams criards éructés à la manière de son compatriote de No Omega, du frontman de Fake Off et qui immanquablement nous rappelle la verve incendiaire de Sean Murphy des Verse.

Pas besoin dans dire plus, vous comprendrez rapidement à l’écoute des coquins de Shirokuman qu’ils sont loin d’être manchots - Rrooo putain le dérapage handiphobe qui saborde ta chronique, vous m’excuserez l’écart, c’est l’émotion que provoque ce groupe héhé - et régalent aussi de par un arsenal technique impressionnant. 

 

Dans l’ensemble Sun Won’t Set est un album qui dégoupille émotionnellement, défouraille méchamment de bout en bout et ce malgré le répit qu’offre le cristallin interlude « Four Rivers » et l’Outro apaisante « Sun Won’t Set ». Car même si l’intensité reste la norme sur Sun Won’t Set, Shirokuma a su aussi chercher l’inspiration dans ce que la scène suédoise a su enfanter de mieux, on pense souvent à l’incontournable Riala de Suis la Lune, notamment lorsque certaines mesures se font plus organiques et d’avantage teintées Post-rock « Four rivers », « Sun Won’t Set ».

 

Le screamo de Shirokuma relève du magistral, c’est pourquoi d’autres chroniques du groupe viendront sur ces pages. La sortie récente de Clothes I Wear For The Space I'm In a en effet su émoustiller pas mal d’Emo-kids. Juste un conseil pour conclure : Prenez un peu le temps… D’une part pour faire la nique à l’accélération sociale et parce qu’au fur et à mesure des écoutes, Sun Won’t Set se révèle dans sa grandeur.

photo de Freaks
le 24/03/2020

2 COMMENTAIRES

pidji

pidji le 24/03/2020 à 16:44:50

pas mal ça dis donc !

Freaks

Freaks le 24/03/2020 à 19:26:08

«Pas mal» seulement? Tu veux plutôt dire excellent ;) Moi il me réenchante ce skeud

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