Smegmachine - Fleshripping Aural Assault for Weak Rakistards
Chronique CD album (15:59)
- Style
Gorenoise wall - Label(s)
Autoproduit - Date de sortie
21 octobre 2024 - écouter via bandcamp
Plus les jours passent, plus je me sens fier de cette étiquette de spécialiste de l’extrêmental que je me suis accolé tout seul et de manière tout à fait arbitraire. Pour la principale raison que cette terminologie englobe un système de sous-genres, sous-sous-genres et sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-sous-genres tellement vaste que je me laisse à moi-même et à tous les pégreleux qui auront choisi de m'y suivre tout le loisir de continuer à me surprendre au détour de la plus saugrenue de mes recherches Bandcamp ou Last.fm (un jour, vous verrez, je parviendrai à sensibiliser Crom-Cruach ou même Tookie à la beauté du geste…).
Dont acte : après vous avoir charcuté les oreilles à grands coups de foreuse nucléaire dopée au thorium grâce au free gorenoise de Tantric Bile, v'là-t'y pas que vient poindre l’occasion d’en doper l’expérience à la presseuse hydraulique avec du « gorenoise wall ». Les plus underground, voire les plus masochistes d’entre vous, n’auront pas manqué d’y détecter une sombre déclinaison de la fameuse harsh noise wall « « « « « popularisée » » » » » (comptez les guillemets) par le non moins fameux RoRo Perrot, aka Vomir, paré de la consubstantielle notoriété nécessaire à l’organisation des foutraques soirées « Broken Impro » tous les X mercredis du mois à Paris. Il y a peu ou prou de quoi lui attribuer un statut monolithique à sa propre échelle à la simple évocation de l’origine philippine du one-man-band Smegmachine dont il est présentement question ; l’impénétrabilité des voies de l’underground n’a décidément d’égal que sa capacité à transgresser les plus éloignées des frontières.
Alors au plus grand des finals, qu’est-ce que je pourrais bien avoir à vous dire sur un tel magma sonore plus informe que le résultat de l’accouplement de deux entités cronenbergiennes accouché à grands coups de césarienne à l’acide fluorhydrico-sulfurique affublé du sibyllin titre « Fleshripping Aural Assault for Weak Rakistards (j’ai bien cherché j’ai rien trouvé d’apte à traduire "rakistard" ; donnez-m’en un équivalent en français, même en anglais, et vous gagnez un prix) » ? Pas grand-chose, en fin de compte, je le reconnais, mis à part le sentiment d'inconfort pour le moins extrême qui s'en dégage avec délectation.
Forcément la démarche ne peut que briller par la vacuité de sa construction assez vide pour introduire et conclure chacun de ses six morceaux aux titres à rallonge caps lockés au bon goût des plus discutables (remarque, avouez que « METAL ELITISTS GOT BRUTALLY RAPED BY 7 HOMOSEXUALS » a de quoi foutre la trique vis-à-vis des inconditionnels de Baise Ma Hache et consorts) par rien de moins qu’une coupure nette sans le moindre effort de mastering, voire noyer le moindre sample vocal dans un mixage plus liquide que la chiasse du dimanche après-midi post-cuite de concert de grindcore dans un obscur squat de Seine-et-Marne (« PRIMEVAL DESECRATION OF CRUSTY COSPLAYER PUNKS » ; et encore c’est bien pire dans « BALDOXMARRO SUCKS! »). Quoi de plus perceptible, même, que ces interminables et sempiternelles partitions de batterie mitraillées à la gatling couplées à d’informes riffs rutilants de bassesse structurelle (« BLUDGEONED RAHJANG SKULL » parle de lui-même, et en plus c’est la track d’ouverture si vous prenait la simple envie de ne pas pousser plus loin l’expérience que ses trois premières secondes) ?
Fleshripping Aural Assault for Weak Rakistards ne relèverait-il tout compte fait que de la plus élémentaire fainéantise artistique pour crackheads décérébrés errannt sur les quais de Stalingrad ? Peut-être. Rendons tout de même à César ce qui est à César, voire à Nurgle ce qui est à Nurgle : la parfaite linéarité d’un tel mur de pus monolithique confinerait presque à la séance d’ASMR, marécageuse et purulente certes, mais d’ASMR quand même. Les infimes sursauts « « « « « mélodiques » » » » » (ne comptez plus, c’est le même nombre de guillemets) hachurant « INHUMANE WAYS TO DISEMBOWEL IAN TAYAO'S FAGGOT ASS » en autant de grésillements difformes feraient même presque office d’insulte vis-à-vis d’un skeud faisant lui-même office d’insulte à l’ensemble de l’industrie musicale, toute proportion absolument pas gardée pour le coup.
De toute manière, à quel moment vous prendrait la moindre envie de payer 666 $ (véridique, checkez donc la page du skeud) pour voir finir une telle immondice sonore dans votre bibliothèque Bandcamp ? Malgré toute mon affection envers les plus obscures déclinaisons de la musique extrêmentale j’avoue que, même équipé du portefeuille de Manu Chao, je me poserais moi-même franchement la question avant de cracher le cryptogramme de ma carte bancaire à Smegmachine. Autant se contenter de la seule et unique écoute à l’origine du trou noir mental nécessaire à son appréciation !
3 COMMENTAIRES
cglaume le 22/11/2024 à 15:07:03
Je tente :
Rakistards = Bâtards finis au raki
😁
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Rakı
Crom-Cruach le 22/11/2024 à 19:44:07
"Il y a peu ou prou de quoi lui attribuer un statut monolithique à sa propre échelle à la simple évocation de l’origine philippine du one-man-band Smegmachine dont il est présentement question ; l’impénétrabilité des voies de l’underground n’a décidément d’égal que sa capacité à transgresser les plus éloignées des frontières" : la phrase de l'année.
Aldorus Berthier le 22/11/2024 à 21:43:52
@cglaume On s'en contentera je pense 😅👌
@Cromy Dommage que je la sorte sur l'une des chroniques qui seront le moins lues de l'année 😔
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