Strangeways - Rotting Under The La La Bombs

Chronique CD album (46:35)

chronique Strangeways - Rotting Under The La La Bombs

On a tous, dans notre parcours musical, un ou plusieurs albums clés : soit qu’ils nous aient fait plonger dans un style que nous avons dans la peau, soit qu’ils nous aient poussés à attraper un instrument et rejoindre un groupe, ou encore, plus modestement, qu’ils nous aient fait faire de l’air guitar devant le miroir de notre chambre. Rotting Under the La La Bombs de Strangeways, pour moi, rentre dans cette catégorie. Non pas qu’il m’ait fait tomber amoureux d’un style particulier ou donné l’envie de m’acheter une batterie, mais plutôt parce qu’il a ravivé ma flamme pour un genre que j’avais eu tendance, depuis quelques années, à rejeter plus ou moins violemment : le black metal. Après plusieurs écoutes, je me suis surpris à ressortir, tous poussiéreux qu’ils étaient, Eld, Blizzard Beasts, Nemesis Divina...

 

Formé en 2006 et basé à Jérusalem — oui, oui, en Israël — Strangeways est un duo composé de Avi Caspi (ex-Arallu) et Yossi Darmon (Batholomeus Night, ex-Arallu également). Les deux musiciens se partagent les instruments et le chant sur ce premier album, aidés de Nir Nakav des célèbres death metalleux de Salem. Sorti de manière confidentielle sur un label israélien en 2013, Rotting... propose un black metal d’inspiration clairement norvégienne, circa 1990, avec un son tout à fait correct et des guitares tranchantes comme autant de lames de rasoir. Le seul bémol à apporter de ce côté est la caisse claire, qui sonne très sèche.

Le titre d’ouverture, « Licking The Pussy Of Mother Earth », est, à mon goût, la pièce maîtresse de cet album. On a là un petit bijou de puissance, de haine et de maîtrise, pour un résultat qui n’est pas sans rappeler les moments les plus épiques de De Mysteriis Dom Sathanas de Mayhem. D’ailleurs, les similitudes avec les célèbres Norvégiens ne s’arrêtent pas là, puisque le chant évoque souvent Attila Csihar lorsqu’il adopte sa voix la plus black. Mais Strangeways ne se contente pas d’imiter sagement ses aînés et modèles : le groupe parsème l’album de nombreuses expérimentations sonores, comme l’imitation du bruit d’un CD qui saute sur « BloodRedArt », ou divers bidouillages qui renforcent le côté malsain de l’album.

 

On retrouve également deux intermèdes. Une première piste composée d’un duo entre clavier et piano — mix symbolique entre le moderne et l’ancien. Une seconde piste, purement dark ambient, vient casser une succession de titres furieux.

 

Il semble évident que l’origine géographique du groupe a joué un rôle primordial dans la composition de cet album, en particulier dans ce sentiment d’urgence — assez proche de celui du punk originel — que l’on ressent tout au long de l’écoute. Et pour finir, je ne peux que vous inviter à lire le manifeste du groupe afin de mieux comprendre leurs motivations.

photo de Xuaterc
le 01/04/2015

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 01/04/2015 à 12:43:41

Raaaa ce nom de label !!!

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