The Abominable Iron Sloth - The Abominable Iron Sloth
Chronique CD album (26:49)

- Style
sludge-core - Label(s)
Undergroove - Date de sortie
27 mars 2006 - Lieu d'enregistrement Knee Deep Studios
- écouter via bandcamp
S´il est des évènements qui soient capables d´arracher une larmichette au plus dur des amateurs de musique dure, le split des Will Haven - survenu il y a quelque temps déjà - en est certainement. Et après l´aventure Ghostride, certains membres du groupe mythique de Sacramento nous viennent avec ce curieux petit rongeur (je vous passe la légende concoctée par nos joyeux drilles, certainement imaginée les neurotransmetteurs gavés de substance chimique non naturelle) qui se rapproche encore un peu plus de ce qu´ils faisaient avec le combo originel. Et maintenant que Will Haven renaît de ses cendres, est-ce que TAIS survivra dans l´ombre du phoenix sombre ? Il y a des chances...
Déjà le son de gratte et la basse ne vous dépayseront certainement pas si vous étiez auparavant fan de WH. En effet, dès `Hats made of Veal and That...´ on devine très vite de quelle école sortent les membres du groupe. La « patte » de Jeff est plus que présente, les riffs ne réinventent pas le genre mais sont diablement efficaces comme toujours - même si l´on peut leur reprocher une relative similitude au bout de quelques écoutes, enfin personnellement ça ne me gêne pas du tout dans la mesure où c´était déjà le cas pour Will Haven et il serait sévère de s´arrêter à cela. La rythmique pesante de cet album lui vaudrait l´étiquette de « sludge » (ou sludgecore pour les disciples de l´étiquetage en *core) rendant les riffs encore plus « catchy » (et la nuque plus engourdie) car bien adaptés à un rythme très lent, avec les fameux effets flanger (tant appréciés de Jeff) par là-dessus. La teneur de cet éponyme est globalement sombre, se détachant donc de l´approche qu´on avait pu sentir avec Ghostride, et il n´en est que meilleur. La voix offre une petite variation dans tout cela, car tirant plutôt dans des cris aigus là où l´on était plutôt habitués à entendre un chant d´écorché dans un registre rauque ; on s´y accommode très facilement et on y prend même rapidement goût - reste à voir (ou plus exactement entendre) s´il peut tenir la même en live.
Reste que l´album s´écoute comme on déguste un bon dessert : on sait ce qu´il y a dedans, qu´il n´y a pas de surprises majeures, mais l´on sait que ce sera délicieux du début à la fin. Et si des riffs comme celui de `Parasite Hilton...´ ne vous font pas décoller de votre canapé en vous désarticulant la tête c´est que vous êtes définitivement hermétiques, et, donc, un humain mytiliforme : soignez-vous dans ce cas : je vous donnerai l´adresse d´un bon maraîcher... Bon, trêve de galéjade et histoire d´exacerber le côté chauvin qui se tapit en moi, je me devais de saisir l´occasion pour parler des excellents Every Reason To, qui me font un peu penser à une alternative hexagonale de TAIS dans l´efficacité et le tempo, la diversité en plus.
Une bonne idée, donc, que d´avoir accouché de The Abominable Iron Sloth après une aventure Ghostride plutôt terne, et maintenant que les Will Haven ont décidé de revenir sur le devant de la scène, il ne reste plus qu´à espérer que ce groupe ne soit pas laissé au rang d´amuse-gueule avant « le retour du roi » mais bel et bien d´un combo à part entière qui nous gratifiera encore longtemps de sorties d´albums tels que cet éponyme, au demeurant très réussi.
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