The Osedax - Meridians

Chronique CD album (45:50)

chronique The Osedax - Meridians

Fermez les yeux quelques minutes. Quand la marée monte et que vous savez que le prochain ferry passera dans 3 semaines, il ne vous reste plus qu’à regagner le phare que vous gardez sur cette île isolée et déserte, de vous abriter entre ses murs de pierre et de regarder la pluie tambouriner aux vitres. Il ne vous manque alors plus que la bande-son idoine pour ruminer les choix qui ont émaillé votre parcours. The Osedax vous l’offre sur un plateau (de fruits de mer). En quatre titres de 7 à 14 minutes chacun, leur nouvel album, « Meridians », opère un travail de sape comme l’érosion du sel et de l’eau sur la roche séculaire. Et partant, c’est l’esprit lui-même qui s’effrite au fur et à mesure que le groupe déploie ses partitions plaintives.


The Osedax sert un post-metal chargé d’embruns. Sans rupture, mais tout en progression monolithique, « Offen » distille ses lentes nappes de guitares et ses vocalises rugueuses et lointaines au plus profond des chairs et des os tout en occultant le ciel comme un voile de nuages d’orage silencieux. Ce titre d’ouverture laisse ainsi à l’auditeur le temps de vagabonder dans les circonvolutions de ses pensées. Après 4 minutes encore plus calmes, le second morceau explose comme le tonnerre. Le roulis devient alors infernal. Le titre vire au black-metal, à grands renforts de vociférations et de blasts déments. Les boucles se répètent, s’étirent dans le temps, « Beacon / Os eye » épuise ainsi ses riffs allégrement, jusqu’à l’essoufflement, sur fond de sirènes de larsen.


On l’aura compris, « Meridians » s’adresse aux amateurs de longueurs et de lenteur, et il ne faut guère chercher la sauvagerie qu’aux tréfonds des abysses dans lesquels il invite quiconque accepte le voyage à s’y précipiter. D’ailleurs, c’est directement dans ces profondeurs que débute « White horse / tempest », avec ses chants de baleines comme préambule à de nouvelles vagues de rage sous-marine. Il sera alors temps de s’extraire de cette fange pour se laisser bercer par les 7 dernières minutes de l’album, d’un calme absolu. En un mot, ce magnifique album s’adresse à l’esprit en instillant son suc dans les chairs. Audacieux, exigeant, et dans un sens, apaisant.

 

photo de Moland Fengkov
le 21/01/2021

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