Void - Jadjow

Chronique CD album (56:33)

chronique Void - Jadjow

À la sortie de Posthuman en 2003, le premier album de Void, ce dernier oeuvrait dans le Black Indus, de qualité, mais très classique. A cette époque, la formation s’articulait autour de Matt Jarman, aka OCD, en charge de toute la musique, et de Kvohst (Beastmilk, Hexvessel...) au chant. En plus de vingt ans, le line-up du groupe a beaucoup fluctué, Matt Jarman restant cependant inamovible à la guitare et parfois au chant. 2023 voit une nouvelle fois un grand coup de balais parmi les musiciens qui accompagnent l’Anglais, en grande partie lié à la situation sanitaire. Pour ce Jadjow (Terre de Jeu), il s’est entouré de Lars Emil Måløy, de Tariq Zulficar et de Camille Giraudeau, qu’il a rencontrés lors de tournée de 2019 de Dødheimsgard. Il n’est donc pas étonnant, au regard du pedigree de ces derniers, que ce quatrième album prenne une orientation avant-gardiste.

 

Si bien accompagné, on pourrait croire que les musiciens jouent ensemble depuis des années, Matt Jarman peut nous offrir un album monumental, n’ayons pas peur des mots. Il a été composé par le groupe avec l’aide de George Anagnostopoulos, ingé son live de nombreux groupes, mais aussi multi-instrumentiste réputé. Bien évidemment, l’esprit de DHG et de Ved Buens Ende est en permanence prégnant. Void n’est pas une simple copie de ces deux mètres étalons, ùias en a compris et digéré la philosophie, comme cela pouvait déjà être le cas chez Dreams Of The Drowned. L’auditeur est plongé totalement dans un univers Black Metal, ça blaste, ça riffe en tremolo au sein de structures qui n’hésitent jamais à varier le tempo. Le boulot abattu aux guitares est assez bluffant, en permanence sur le fil entre mélodie et dissonance.

 

Le chant, lui aussi assuré par Matt Jarman, est tout bonnement incroyable et parvient à se hisser au niveau de la musique. Varié à l’extrême, il est toujours juste et à propos : dans la plus pure tradition Heavy Metal, opératique, écorché, guttural et même souvent a cappella, on se croirait parfois chez Therion dans ce domaine. De qui l’oeuf ou la poule était là en premier, est-ce l’aisance vocale de son chef d’orchestre qui permet aux autres musiciens de bâtir une musique complexe, exigeante, mais néanmoins chargée d’ambiance oppressantes, ou alors c’est le contraire, les incessantes acrobaties musicales autorisent le travail de funambule derrière le micro ? Je ne saurais le dire, et en fin de compte, ce n’est pas bien important.

 

Même s’il se démarque nettement des précédents albums du groupe, Jadjow reste un disque de Void, repoussant les frontières stylistiques dans leurs derniers retranchements, notamment grâce à des musiciens talentueux, compétents et impliqués à 110 %. Juste après la rédaction de ce lignes, la formation a annoncé le recrutement de Karl Leavey (Molekh, ex-Coscradh…) sur le tabouret de batteur. Ça promet ! Je pense que pour conclure, je vais reprendre l’avertissement que j’avais formulé à la fin de ma chronique du dernier Virus.

Attention! Cet album est réalisé par des professionnels, n'essayez pas de le reproduire chez vous.

photo de Xuaterc
le 28/03/2024

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