Wergeld - Warriors From The Black Forest

Chronique Maxi-cd / EP

chronique Wergeld - Warriors From The Black Forest

Bon le blase du groupe ne vient pas d’Angoulême, soyons clair. Bien que les païens du Nord ou de l'Est pillèrent probablement cette ville aux alentours du neuvième siècle.

Par contre, les gaziers de Wergeld sont bien issus de la région Poitou-Charentes, plus connue pour son festosh de BD que pour son Pagan Black, ceci dit, en passant.

 

Pour les peuples germano-scandinaves, le wergeld était une compensation financière donnée à la famille d'un défunt après son fendage de gueule. Au sens strict. Pour éviter la vendetta, Carolus Magnus avait même rendu cette pratique obligatoire. Et il ne fallait pas trop lui chatouiller les arpions au Charly, niveau loi salique. Sinon c'était la pendaison direct, à un frêne millénaire si possible.

Ah les grands hommes, quels blagueurs ont-ils souvent fait !

 

Wergeld revêt deux particularités notables qui distinguent le combo d'une foultitude de guignols fans de fêtes médiévales comme moi. Bon moi j'ai le bon goût de ne pas faire de musique. Tout d'abord, pour l'enregistrement de son premier Ep, Wergeld fut un quasi one man band même si rapidement d'autres larrons, dont un frangin, rejoignirent Greg dans son périple. En second lieu, le groupe utilise le vieux-francique dans ses paroles, l'idiome parlé par l’aristocratie de l'époque de Charles Le Grand. On y pige donc pas un morceau de venaison, mais ça tranche dans le lard niveau crédibilité.

 

Le décor étant bien planté, tel la lance dans le dos d'un païen saxon, passons maintenant au son. Nous plongeons alors jusqu'aux braies (que vous avons velues comme Ragnar, bien sûr) dans un pagan ambiancé, accueillis, pour se faire par des trompes de guerre et des rumeurs d’âpres combats. La piétaille apprécie les riffs guerriers et massifs, elle sera comblée. Le chant se fait relativement timide parfois n’hésitant pas à devenir paroles pour un surcroît d'ambiance narratrice. Ce procédé réservé aux monothéistes, qui comme chacun sait sont des foi(es) jaunes, est usité généreusement mais nuit peu au tranchant de la francisque musicale développé par la horde. Pourtant ces vocaux manquent de cohésion quand on considère l'ensemble des titres. Ils hésitent entre plusieurs registres, parfois de façon un peu maladroite.

Les compos se suivent pourtant plaisamment et finissent par nous embarquer quand retentit le premier solo inspiré, sur le troisième assaut, et un brin de côté folk. Surtout que ça tabasse sec, aussi, au milieu du mur de boucliers (cinquième hymne).

 

Ces guerriers de la Forêt Noire ne déméritent, ainsi, en aucun cas même si une marge de progression reste souhaitable. Ils font leur le fameux proverbe du grand philosophe orc Grummpf Këbab' Ouurk' Mûlûd :

« Courage ou dégage ! ».

photo de Crom-Cruach
le 12/06/2015

1 COMMENTAIRE

Crom-Cruach

Crom-Cruach le 17/06/2015 à 19:41:42

Erratum historique : Clovis s'empara d'Angoulême en 508. Faut être précis ! Hein Greg ! :)

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