A Plane To The Void - Commedia

Chronique CD album (47:00)

chronique A Plane To The Void - Commedia

A plane to the void.
Arnaque ou génie ? 

 

Au départ on peut penser à une petite arnaque artistique.
Comme une flopée d'autres groupes, A plane to the void trouve sacrément stylé de foutre en guise de titre des symboles mythologiques ou de la littérature classique.
Il y a quelques années, c'était la classe, ça faisait un peu pompeux mais cultivé. 
Puis c'est devenu une mode, une sorte de "remplissage" assez artificiel.
Maintenant c'est carrément relou, surtout lorsque le lien avec l'univers graphique de la pochette n'est pas évident.
Sauf que les références, si on y regarde de plus près, vont chercher dans la divine comédie, le titre de l'album "Commedia" aidant...
Tout de suite, cela devient plus clair, et on s'apprête surtout à découvrir une autre version de l'enfer.

 

Surtout, les arnaques ne se terminent pas par un "Ah ouais." circonspect de l'auditeur ou du chroniqueur.
Ce "Ah ouais", prononcé, enfoncé dans mon siège auto laissait paraître là un sentiment mêlé de gêne, d'incertitude et un peu (beaucoup) de plaisir.


Comment vais-je en parler ? En serai-je capable ?

En fait, c'est vachement bien !

Vachement bien ? Pas pour tout le monde.


A plane to the void fait un "pari osé", et ce n'est pas une formule de pseudo-journaleux : on est vraiment loin de l'arnaque musicale.
Avec du djent-metal à la Meshuggah ou Fragment ("Minotaur"), du chant screamo-growl, des arpèges à la Animals as leaders et même des choeurs HxC  ("Phlegyas").
Une sorte de math-metal un poil complexe sur la création, mais plutôt facile à l'écoute.

La singularité ne faisant jamais l'unanimité, il y a fort à parier que beaucoup soient décontenancés. Le groupe va d'ailleurs plus loin que son melting-pot stylistique en s'enfoncant dans un "Plato" entre scream et machines coincé dans du syncopé et deux guitares qui écrasent chacune à leur manière le morceau.


En parlant d'écraser quelque chose, il y a aussi nos disques cervicaux qui passent à la presse.

Avec des structures rythmiques inattendues, mais propices à l'étirement de la nuque ("Minotaur" encore, vraiment, sérieusement), on ne sait jamais vraiment où le morceau va nous mener...mais on y va.
Dans ce foutraque, sorte de nawak posé, inconstant mais surprenant à chaque piste ("Geryon" et sa percussion) il n'est pas étonnant de retrouver un guest bien connu : Julien Cassarino, chanteur strident, reconnaissable même par les sourds, de Psykup

 

A plane to the void en fait parfois "trop", un peu comme un vendeur de bagnoles d'occasion, d'où le côté arnaque.
Trop de changement, trop de "dialogue" entre les guitares, trop de déchirement dans les passages screamo...mais aussi trop bien.
Alors qu'on craint de friser l'indigestion, on termine l'album en 47 minutes : la tête encore secouée, par les guitares de "Malebolge". "Cocytus" clôt dans son atmosphère froide et sa batterie aux frappes déterminées, la marche de cet équilibriste que le groupe incarne par sa musique.

Droit devant, toujours sur la brèche, jamais dans le vide.

photo de Tookie
le 21/04/2015

3 COMMENTAIRES

Sam

Sam le 21/04/2015 à 16:34:14

Toukene qui place du Fragment, moi je me prosterne!

cglaume

cglaume le 21/04/2015 à 17:32:46

"nawak posé", genre l'autre ! :P

En tous cas "Minotaur" pour moi c'est du pur djent, sans nawakerie ni "screamo" (mot qui fait peur au lapin). Et pour le coup c'est pas mal du tout, surtout quand ça commence à forer en profondeur, sur la 2e moitié du titre.

Tookie

Tookie le 21/04/2015 à 17:42:47

@Sam : Fragment, je te le dois. Mes voisins aussi.
@Cglaume : Il faut tout écouter...y'a de tout ! J'ai juste mis "Minotaur" en écoute parce que c'est mon préféré, mais t'as pas deux titres qui se ressemblent.

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