Whispering Sons - Several Others
Chronique CD album (38:02)

- Style
Dark wave/Post Punk - Label(s)
PIAS - Date de sortie
18 juin 2021 - Lieu d'enregistrement Bruxelles, Belgique
- écouter via bandcamp
Nous sommes fin de l'année 2015 quand Whispering Sons sort Endless Party, sa carte de visite, et dès l'entame « Shadow », on comprend que l'on aura affaire à un groupe aussi singulier que bien préparé à entrer dans la grand arène du Rock'n'Roll Circus show !
Whispering Sons se forme en 2013, sur un postulat dès plus classique, 4 potes férus de musiques électroniques, de Post-Punk et plus certainement de la New-Wave de leurs parents (Nous sommes en Belgique quand même) se lancent à corps perdus dans une marotte qui changera leurs vies. La marotte accueille la mascotte, Fenne Kuppens, chanteuse androgyne, aussi magnétique qu'introvertie.
2018, la consécration avec l'implacable Image comme premier opus. Le groupe quitte son Limbourg pour s'installer à Bruxelles. Les sons, le bruit de la Ville, les odeurs, et la foule auront tôt fait d'asseoir davantage leurs singularité dans un genre pourtant bien encombré. Whispering Sons plie le game. La faute à un album excellent et entêtant, un single calibré et lustré « Alone » et ce putain de « Hollow » monument placé en 7e piste. Vivre sans avoir écouté Image, en connaissance de cause, relève de la mauvaise foi. Vivre sans avoir écouté « Hollow », c'est déjà mourir...
Alors forcément, à l'orée de la sortie de leur deuxième album, c'est peu de dire que l'attente est frémissante. Nous sommes en 2021, le groupe en plein essor, est resté confiné comme toute la planète, bien longtemps. Les prestations scéniques avaient jute finies d'asseoir le combo dans son nouveau rôle de leader de la scène belge. Oui, des 2 côtés de la frontière linguistique !
Sur Several Others (le bien nommé, j'y reviens), le charme ludique, parfois maladroit, de Image, a fait place à énergie sombre, une forme d'arrogance aussi. Dans les premières écoutes, il faut s'attarder sur le martial « Surgery » pour ressentir la peur qui couve sous le feu. Comme souvent, le terminus est un marqueur important pour le reste. La théâtralité et la force de l'interprétation, reconnue, est toujours bien présente. Les 2 minutes et quelques de « Surgery » montre aussi une forme d'agacement face à une incompréhension qui n'est pas feinte.
En parcourant quelques interviews, les questions relatives à la place de Fenne Kuppens comme frontwoman, à la perception glaciale qu'elle dégage tout autant qu'une vraie énergie rock sur scène font réfléchir les protagonistes, tous dans la vingtaine. La posture, pour l'imposture, ce genre de choses.
Pour les détracteurs, les choses ne risquent pas de s'arranger. On pourrait croire Several Others, écrit et motivé par la pandémie, il n'en est rien. Les titres ont été écrits dans la foulée de Image.
Le groupe a bien pu profiter d'un séjour dans les ardennes belges pour mettre du liant (et des textes manquants) dans l'été 2020. Comme son l'indique, Several Others est une continuité. Une autre facette plus sombre de leur très solide premier effort.
Et celui-ci (des efforts) semble placé sous le signe du perfectionnisme. Les thèmes, dont « Heat » reprend le motif de « Stories » de Therapy ? ; alors que « Vision » visite The Cure, font preuve d'une conception soignée. Il n'y'a pas de temps morts. Pas de morceau qui se détache, d'ailleurs.
Retenons « Vision » quand même, le très personnel « Screens » revanchard, « Flood » parce que Cobalt 60 n'est pas loin (pour les plus anciens). « Satatango » parce que le groupe en a encore sous le pied, pour un bon moment au niveau de l'inspiration.
J'allais oublier « Surface » qui a sa bonne tête de single in ya face !
Au final, Several Others aurait pu être le premier effort du quintet, avec son plein de fougue, de morgue, d'idées incessantes et d'enthousiasme pur.
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