Wsm - MAD

Deuxième volet du triptyque Wsm dans lequel je tente de faire la discologie complète du trio parisien. Sorti à peine un an après Wow, les trois compères auront eu vite fait de remettre le couvert pour Mad. Wsm...Wow...Mad...Le trio semble avoir une passion pour les trigrammes depuis ses débuts. On retrouve aussi une certaine unité du côté de l'artwork avec de nouveau un chien dans une peinture très vivante signée Alexandre Herrou. Voilà deux aspects d'une certaine unité artistique appréciable: le groupe sait se faire reconnaître sur ces aspects et c'est bien vu.

Toujours au format Ep, un peu plus long avec ses 17 minutes, on retrouve bien le style rock-grunge noisy capables (ou tout du moins désireux) de s'envoler dans des trips sonores. Sans être foncièrement mauvais, les titres sont toujours honnête, sincère mais sont aussi plus bruts, plus aériens, plus languissants, un peu plus expérimentaux/arty dans leur approche sans tomber dans le shoegaze absorbé dans la contemplation de ses pieds. Si sur le papier, ça aurait pu être bien, on se rend compte qu'aucun morceaux ne parvient à vraiment à décoller ou, si je modère un peu, aucun ne m'aura fait quitter le plancher des vaches. "Salamander", "Mantis", "Leech", tous ne décollent qu'au bout d'une minute trente en suivant plus ou moins le même pattern: un début guitare voix assez clean sur un motif simple répété, entrée de la section au bout d'une minute trente. Cela manque un peu de..variétés, de variations hormis au niveau des guitares qui sont les seules à amener un peu de couleur à des morceaux finalement très linéaires et assez peu dynamiques. En plus, comme le rythme des morceaux est plus long, ce travers linéaire se révèle d'autant plus.

Côté interprétation, la batterie a un peu plus d'assise, et un poil plus de variations mais ça reste encore un peu "Poum Tchak". La voix a légèrement pris en qualité d'interprétation et de placement même si la facette grunge a peut être perdu du terrain au profit de quelque chose de plus assagit, plus réfléchi, moins brut.

Côté son/mixage, on retrouve un peu les écueils de Wow avec une facture sonore qui sonne vraiment maison et donc pas toujours équilibrée, un peu maladroite parfois (cette basse sur l'intro de Mantis), qui manque de bas et parfois grésille (bas...grésille, vous l'avez?). Cependant, la batterie respire un peu mieux et on profite un peu plus des cymbales et de leur brillance.

Dans ce deuxième essai, il semble que ce que le groupe a gagné en interprétation, il l'a peut être un peu perdu côté écriture avec des morceaux moins efficaces, moins taillés pour la scène, peut-être plus personnel, plus intimes mais à mon sens plus facilement oubliables. La base n'est absolument pas mauvaise, il y aurait bien des choses à en faire mais, si je ne doute pas qu'il y en ait eu, le travail d'écriture aurait pu être plus poussé, pris avec plus de recul pour construire de façon plus efficace autour du duo guitare/voix qui est un pilier solide de cette structure mais malheureusement un pilier parfois un peu seule.

Pas d'évolution, pas de révolution mais pas non de "dévolution"...Peut-être tout simplement une autre facette du groupe à laquelle j'accroche moins. Une facette plus brute, plus intime, plus "directe" mais aussi plus linéaire, moins facile à appréhender.

On aime bien: un mieux au niveau du mixage, une guitare qui tient la route

On aime moins: ...mais un peu toute seule, des titres trop linéaires

8oris

le 09/01/2023