Wsm - JOY

Dernier volet du triptyque sur WSM qui avait commencé avec les EP Wow puis Mad. Comme précédemment, le groupe joue la carte du format EP. Comme précedemement, le groupe a conservé son identité graphique via sa collaboration avec le graphiste parisien Alexandre Herrou. Côté musique, si l'ép…isode 1 était plutôt engageant, si l'ép…isode 2 avait un goût de trop peu. Qu'en sera t-il de l'ép…isode 3?

Il faudra commencer par… Patienter…Une minute..Car Joy débute avec 1 minute de…bah de rien! Un mélange de bruits de..pas (?) avec un son de buzz (?). Passons sur le fait que les morceaux dont la voix rentre après les 30 premières secondes sont mal digérés par les algo des plateformes de stream mais surtout quel intérêt? Pour l'artiste? Et pour son public? Une intro d’album au format instrumentale, passe encore. Un gros délire bruitiste qui annoncerait la couleur noisy de l'EP,  pourquoi pas? Mais là, ça aurait été largement dispensable dans la mesure où cette introduction n’annonce pas plus qu’elle ne raconte. Et quel dommage car une fois démarré, ce "Mana Dots" est loin d'être mauvais et nous replonge dans le WSM de l'épisode 1 avec ce rock simple, efficace et direct. Style que l'on retrouvera dans le quatrième et dernier morceau, "Never Enough". Un titre vraiment très sympa qui développe des leads maîtrisés, présente une guitare parfaitement soutenu par une section rythmique à sa place. Un morceau très bien écrit, très bien interprété et plutôt pas trop mal mixé (à part le kick sur l’intro), un “bon dernier” qui donne d’espoir pour la suite qu’on espérerait à l’identique: une base rock simple avec des envolées bruitistes contenues et maîtrisées. Le milieu de l'album est plus pixiesien avec ce côté pop folk simple mais électrique, très vivant, très dans l’interprétation. On y retrouve malheureusement aussi ce côté un peu "décollage tardif", un peu vide parfois, un peu languissant du précédent EP mais en moins ennuyeux.

On se retrouve donc avec deux morceaux rock et entraînant, qui encadrent deux morceaux plus pépères. Niveau tracklisting, c'est plutôt bien vu: ça commence fort, ça termine fort et entre les deux, le groupe se repose, expérimente, se permet quelques écarts stylistiques sans non plus donner l'impression de se chercher. Ce n’est malgré tout pas la facette que je leur préfère.

Côté mixage, c’est un peu mieux, un peu mieux équilibré, avec un peu plus de cohésion mais la musique mériterait vraiment un traitement digne de ce nom pour réchauffer des prises assez froides. Joy est donc dans la continuité stylistique de ses prédécesseurs mais plus mûri, un peu plus travaillé, un peu plus abouti.

Au terme de cette exégèse rapide d'une discographie très compacte (dans le temps) , WSM me fait l'impression d'un trio volontaire, honnête, productif mais qui hésite entre deux facettes du rock: celle énergique, simple et efficace dans laquelle ils pourraient exceller et une facette plus aériennes, plus expérimentale avec laquelle j'accroche vraiment moins. Et c’est quand ils leur arrivent de mélanger ces deux facettes ("Never Enough") qu’ils prennent toute leur saveur. Les morceaux plus posés, plus calmes sont encore trop anémiques dans leur écriture pour être remarquables.

A ce stade, on ne peut que leur souhaiter de continuer l’aventure sans en démordre car l’énergie, l’envie, l’honnêteté, la volonté de bien faire est là et si la musique de WSM pourra s’appuyer sur ces belles qualités, il lui faudra aussi être capable de prendre plus de recul par rapport à elle même. Il ne sera pas nécessaire de choisir une de ces deux facettes plutôt que l'autre mais il faudra apprendre à les faire coexister de façon plus efficace.

On aime bien : plus travaillé que ces prédécesseurs, une début et une fin de très bonne facture mais…

On aime moins : un milieu moins intéressant, un meilleur mixage mais qui manque encore un peu de chaleur.

8oris

le 27/01/2023