In crust we trust #1 - Un peu d'histoire

Un peu d'histoire

Selon les esthètes philosophes (ou alcooliques édentés) du mouvement, les deux groupes fondateurs du crust sont Amebix et les moins connus Antisect.

Amebix se forme en 1978 sous l'impulsion de Rob « The Baron » Miller, son frangin Stig, Andy Billy Jug et Clive, dans le comté de Devon, au sud-ouest de l’Angleterre. A l’origine le combo s'appelait « The Band  With No Name ». Après diverses aventures passionnantes et changements de line up, Amebix se fait remarquer par le label de Jello Biafra, Alternatives Tentacles, qui signe le groupe en 1984 pour l'album Arise ! Un incontournable désormais. Influencé par Motörhead, Killing Joke mais aussi Bauhaus et PIL, Amebix proposa un son et une démarche, héritée de Crass, unique à l’époque. Ils imposèrent un look pouilleux de punks habillés de noir et les prémices d'une musique faite de guitares grésillantes et d'éructations sinistres en guise de chant. Le groupe meurt en 1987 pour renaître en 2008. Une résurrection qui me laisse perplexe, cependant.

Antisect voit le jour en tant que combo d'anarcho-punk en 1982 grâce à Pete Lyons basé à Daventry (Angleterre également). Leur première plaque, In Darkness There Is No Choice, sort un an plus tard et constitue le véritable premier album de crust avec un son très lourd pour l'époque et des textes incendiaires. Le terme naîtra d'ailleurs plus tard, en 86, avec la Demo de Hellbastard, Ripper Crust. Antisect disparut la même année qu'Amebix mais tombera vite dans un quasi oubli comme les autres précurseurs de Deviated Instinct. Au contraire de Discharge. Mais ceci est une autre histoire...

Us et coutumes

Un vrai crustie qui se respecte se doit de porter un crust pant sous peine d'être condamné, par ses pairs, à utiliser une cigarette électronique pendant une soirée entière. Un crust pant, à l'origine, est un pantalon, un vrai, de couleur noire (qui n'est pas une couleur, oui). Un jeans fait parfaitement l'affaire. Le mien a comme origine un treillis, il y a 20 ans environ. La suite se rapproche quelque peu du plaid patchwork de Tata Adèle en bien moins chamarré, toutefois. Nous avons donc à faire à un parfait falzar custom DIY élaboré par des petites mains fébriles lors de longues soirées d'hiver au coin du feu, de camp. Des mimines crasseuses qui n'hésitent pas à coudre, parfois, avec de gros points blancs, un nombre plus ou moins calculable de patchs de groupes inconnus, pour la joie des ménagères et de son propriétaire. Le crust pant se veut tout terrain, plutôt increvable mais parfois savamment troué par la vie au grand air, dans la rue. Pour les coquets, une cartouchière rouillée se marie parfaitement avec. Un conseil perso : n'hésitez pas à le renforcer, à l'intérieur,  par des pièces de jeans fixées à la colle à tissu (bio si possible, et fabriquée avec des arêtes de poisson : on y arrive mais il faut être patient). Il n'en sera que plus indestructible (mais sentira éventuellement la marée).

Crom-Cruach

le 07/12/2015